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Flying Whales : le dirigeable fait son grand retour

Flying Whales réinvente le dirigeable français. D’ici 2023, il représentera un nouveau transport de marchandise, écologique et capable de transporter jusqu’à 60 tonnes.  

Des dirigeables dans le ciel français, c’est bel et bien le projet lancé par Flying Whales. Cette entreprise tricolore souhaite qu’il devienne le nouveau transport de marchandises, écologique et innovant. Créées en 2012, les premières « baleines volantes » seront prêtes fin 2023, début 2024. « C’est une solution unique au monde », explique Sébastien Bougon, PDG de Flying Whales. 

Le dirigeable à la rescousse du bois 

« L’idée est venue d’un besoin exprimé par l’Office Nationale des Forêts (ONF) d’être capable d’augmenter la mobilisation de la ressource bois en France. » En 2012, Sébastien Bougon travaille dans les Grands Travaux. Il est contacté par l’ONF pour trouver une solution afin de transporter du bois provenant de zones inaccessibles. « Il fallait trouver un moyen d’aller chercher du bois sans impact au sol. Aujourd’hui, on fait le constat que créer des routes, pour acheminer le bois, coûte plus cher que la ressource elle-même ».  

Le dirigeable pensé par Flying Whales pourra transporter jusqu’à 60 tonnes, grâce à l’hélium qui remplit le ballon. « Cet outil a des applications beaucoup plus vastes que celles du bois. Nous avons un marché qui va bien au-delà aujourd’hui ».  

Un aéronef durable et innovant 

« On apporte quelque chose d’unique dans l’histoire, qui est de charger et de décharger en vol stationnaire. C’est ça la véritable innovation ». Pour mener à bien ce projet aéronautique, Flying Whales a dû s’entourer d’un consortium d’une trentaine d’entreprises, qui comprend « des grands groupes, des PME, des ETI, des labos… ». Ce regroupement est à 99 % français, assure Sébastien Bougon. L’entreprise doit aussi développer en parallèle les différentes bases pour accueillir les machines, un centre opérationnel, un centre météorologique, la formation des pilotes, etc.  

Le dirigeable, qui fera 154 mètres de long, la taille de deux Airbus A380, 42 mètres de hauteur et 60 mètres de large, « consommera 50 fois moins et émettra 50 fois moins de particules qu’un avion ». La machine fonctionnera à l’aide d’un moteur hybride. Progressivement, l’entreprise souhaite substituer les turbines thermiques par des piles à hydrogène afin d’atteindre un objectif 100 % verte. « C’est une solution extraordinaire, pour un secteur qui a un impact dramatique ».  

Le dirigeable, « transport le plus sûr » 

Ne parlez surtout pas de la catastrophe de 1937 au PDG de Flying Whales (ndlr : le 6 mai 1937, le Zeppelin Hindeburg explosait dans le New Jersey, causant la mort de 36 passagers). « Le Zeppelin Hindeburg volait à l’hydrogène, un gaz inflammable, tandis que le nôtre volera à l’hélium ». Le dirigeable étant un engin volant, il répond aux mêmes critères qu’un avion et doit obtenir un grand nombre de certifications. « Les règles sont extrêmement strictes. C’est pour ça que le projet prend du temps ».  

Les véritables limites du dirigeable « made in France » sont les conditions climatiques, et surtout la capacité à anticiper la météo. Le ballon pourra résister aux pluies, à la grêle et aux orages, mais le problème réside plutôt dans le vent. « Ça limite notre rayon d’action. Nous pouvons déjà prédire qu’une machine basée à Brest sera plus souvent au hangar que celle située à Dijon » plaisante Sébastien Bougon. Pour l’exemple de la France, les dirigeables pourront voler en moyenne 200 à 300 jours par an.  

L’entreprise, qui emploie 110 personnes, construira ces machines en Nouvelle-Aquitaine et prévoit à long terme entre 10 et 15 dirigeables dans le ciel français. Au total, ce seront 150 machines dans le monde sur les dix premières années de commercialisation.

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