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Mesure des ondes et smartphones, la mission d’ART-Fi pour la sécurité des consommateurs

Smartphones, montres connectées, écouteurs sans fil… De plus en plus d’objets de notre quotidien exposent aujourd’hui nos organismes aux ondes qu’ils émettent. L’entreprise ART-Fi s’applique à mesurer ces dernières, de la manière la plus précise possible grâce à une technologie innovante et unique.

Les ondes émises par les objets high tech qui nous entourent sont sans danger… tant qu’elles restent en-deçà d’un certain seuil. C’est pour s’en assurer qu’ART-Fi s’est spécialisé dans la mesure du Débit d’Absorption Spécifique (DAS) qui permet de quantifier, en watt par kilogramme, les ondes absorbées par le corps humain lors de l’utilisation d’un objet connecté (smartphone, ordinateur, montre, écouteurs bluetooth, etc.). Une innovation de rupture, même si, comme nous l’explique le fondateur et Président du Directoire d’ART-Fi Stéphane Pannetrat, la raison d’être de l’entreprise dépasse le cadre purement technologique.

Une information transparente au service du consommateur et du fabricant

Lorsqu’il crée ART-Fi en 2010, Stéphane Pannetrat a une chose en tête : le consommateur. Inquiet de l’absence d’informations fiables concernant la quantité d’ondes émises par les appareils qu’il emploie au quotidien, lui et son équipe passent alors deux années à modéliser une machine capable de mesurer avec précision, quasi instantanément, l’amplitude, la phase et la fréquence des ondes d’un téléphone sur différentes parties du corps (la tête, le tronc et les membres). Le système est ainsi capable d’établir la non-dangerosité du signal émis mais aussi son efficacité, information pertinente pour le fabricant comme pour le consommateur. Après avoir mis au point les capteurs et identifié l’architecture à même de les accueillir – la technologie D-PHASE –, l’entreprise se tourne vers un partenaire industriel, Matra Électronique, pour usiner son premier produit ART-MAN, 100% made in France.

Le processus, dont le développement a notamment reçu le soutien de bpifrance via un Prêt Pour l’Innovation (PPI) et un prêt d’amorçage (PA), est une première mondiale. La mesure se fait en un temps record : il faut compter 2 minutes en moyenne pour ART-MAN, contre 45 minutes par point de test pour les solutions concurrentes. L’opération peut en outre s’effectuer sur tous les téléphones d’une chaîne de production avant leur commercialisation – et non plus seulement sur un exemplaire échantillon en amont de la production ou après commercialisation, comme c’était le cas jusqu’alors. Particulièrement intéressant, rappelle le Président du Directoire d’ART-Fi, quand on sait « qu’en moyenne, un téléphone sort de l’usine toutes les 17 secondes ».

Une norme historique obsolète et hégémonique

En parallèle du challenge industriel, Stéphane Pannetrat s’aperçoit d’une situation pour le moins singulière en vérifiant la conformité de sa machine et de sa mesure à la norme en vigueur : « La norme décrivait une technologie spécifique, proposée par une seule entreprise qui a cadenassé le marché mondial pendant des années », explique le dirigeant. Non seulement cette norme n’a-t-elle pas évolué avec le temps, les nouvelles technologies et les nouvelles fréquences, mais elle est contraire au principe normatif européen selon lequel toute norme doit être guidée par des considérations de performance et non pas décrire un dispositif en particulier, afin d’éviter tout monopole.

S’engage alors pour ART-Fi un véritable bras de fer qui, malgré la pression, ne fait que renforcer sa volonté d’offrir une information juste au consommateur. La PME lance en 2014 des travaux en interne afin de précipiter la révision de la norme. Un document abouti, portant sur une norme orientée « performance », est soumis au vote de tous les pays membres qui valident le projet de travail officiel. « Ce combat, c’est vraiment David contre Goliath », commente Stéphane Pannetrat. Cette implication dans la sécurité du consommateur et de la filière mobile a été récompensée fin 2019 par la publication de cette nouvelle norme puis en octobre 2021 par l’Association française de normalisation (AFNOR) à travers le trophée Or’Normes de la numérisation maîtrisée, lors de la journée mondiale de la normalisation.

L’IoT et le reconditionnement, nouveau Graal

Depuis le lancement de sa machine de mesure ART-MAN en 2014, ART-Fi n’a cessé de grandir pour compter aujourd’hui près de 35 personnes. Son marché, lui, est international, avec près de 60 machines vendues dans le monde. Et à l’heure où la 5G et la multiplication des appareils connectés soulèvent de nombreuses questions d’ordre sanitaire, sa mission est plus d’actualité que jamais.

L’entreprise a été plébiscitée par l’Agence nationale des fréquences (ANFR, chargée de contrôler le Débit d’Absorption Spécifique des smartphones déjà en vente) qui a fait l’acquisition de l’une de ses machines. L’entreprise s’engage en parallèle auprès des reconditionneurs dont la place sur le marché est en passe, selon ART-Fi, de connaître une croissance exponentielle et rapide. Avec Itancia Again – pionnier du reconditionnement de smartphones en France qui se repose sur la technologie ART-Fi pour mesurer le DAS de tous ses téléphones reconditionnés –, ART-Fi planche sur la création d’un label baptisé « CheckWave » attestant de leur vérification individuelle. « Ce label sera associé à un savoir-faire 100% français et à une qualité en lesquels le consommateur pourra avoir confiance tant au niveau de l’impact sur sa santé que des performances de connexion de l’appareil », explique Stéphane Pannetrat.

En parallèle, l’entreprise travaille actuellement avec le laboratoire NEXIO afin de mesurer le Débit d’Absorption Spécifique de plusieurs objets connectés. « La mesure du DAS, c’est une question de Responsabilité Sociétale des Entreprises », estime le Président du Directoire d‘ART-Fi. « L’OMS a statué que le téléphone était potentiellement à risque pour la santé. Cette information, les fabricants ou les revendeurs la doivent à leurs clients ». Et pour que cette mesure soit toujours la plus juste possible au service du bien commun, l’entreprise « se battra jusqu’au bout, car c’est sa raison d’être. Et nous sommes optimistes car nous sommes convaincus que les pouvoirs publics et les politiques comprendront que pour accompagner les évolutions technologiques du sans fils, il faut des outils d’évaluation modernes et sophistiqués. La France a la possibilité de se positionner en leader international sur ce sujet RSE », conclut Stéphane Pannetrat.

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