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Louis Fleuret, La French Tech : « dans beaucoup de filières industrielles, il n’est plus question de réfléchir mais de passer à l’action » 

Directeur adjoint de La French Tech, Louis Fleuret a profité du lancement de la plateforme Tech In Fab pour nous parler des ambitions communes poursuivies par les startups du Coq Rouge et les entreprises industrielles du Coq Bleu.

Portés par des enjeux communs d’innovation, de souveraineté et de compétitivité, les acteurs de la Tech et de la Fab se sont récemment rapprochés dans le cadre du lancement de la plateforme Tech In Fab. Derrière cet outil de décryptage et de mise en relation entre startups et entreprises industrielles se cache une ambition plus grande : coopérer, sur le long terme, pour bâtir l’Industrie du Futur.

Pourquoi avoir accepté de rejoindre l’initiative Tech In Fab portée par Bpifrance ?

On croit beaucoup en ce projet, qui répond parfaitement à l’ambition première de Cédric O (Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques ndlr.) : faire émerger des leaders d’ordre mondial dans un objectif final de souveraineté technologique et de création d’emplois. Cette souveraineté passe entre autres par l’utilisation de nos nouvelles technologies par les industries françaises, dans le cadre de leur transformation numérique. Cybersécurité, RH, hébergement de la data, décarbonation… La French Tech regroupe de belles pépites capables de fournir des solutions aux industriels (Exotec et Fretlink sur la supply chain ; QAPA et Gojob sur l’intérim, Payfit sur la gestion interne ; Kayrros sur l’analyse de données).

Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est diffuser ces technologies innovantes auprès des entreprises industrielles, qui représentent une grosse partie du PIB et sont parmi les plus stratégiques de France. Notre souveraineté ne pourra se construire que si nos solutions sont utilisées massivement.

Pensez-vous que les industriels soient prêts aujourd’hui à accueillir l’ensemble de vos solutions ?

Depuis deux ou trois ans, les mentalités ont changé. Dans beaucoup de filières industrielles, il n’est plus question de réfléchir mais de passer à l’action. C’est ce que la plateforme Tech In Fab incarne : il faut non seulement décrypter ce qui se passe côté startups et industriels, mais aussi proposer des solutions et faire de la mise en relation. Du côté de la Fab comme de la Tech, les dirigeants sont prêts. Plus encore, si les startups se sont tactiquement beaucoup intéressées aux grands groupes industriels, travailler avec des PME et des ETI devient tout aussi important pour leur développement. Suite aux crises sanitaire et économique, et au vu des aides déployées dans le cadre de France Relance, le moment est opportun pour allier nos forces.

Quels points communs y a-t-il entre La French Fab et La French Tech aujourd’hui ?

Au sein de l’écosystème French Tech, on remarque une montée en puissance des startups industrielles. Leurs enjeux répondent à ceux de La French Fab, qu’il s’agisse d’Industrie du Futur, d’agriculture durable ou de transition écologique et énergétique.

Je pense aussi qu’il y a une volonté commune de proposer des solutions européennes. Le secteur industriel a de grands enjeux de robotisation, de gestion de la donnée… En termes de maîtrise des process, si l’on voit loin, il faut que l’on travaille ensemble pour construire notre souveraineté. Finalement, les deux écosystèmes de La French Tech et de La French Fab évoluent depuis quelques années de manière parallèle mais pas opposée. Bien au contraire. Aujourd’hui, leurs intérêts convergent, qu’il s’agisse de business pour les startups, ou de transition vers l’Industrie du Futur pour les industriels.

En dehors de la plateforme, qu’attendez-vous de ce rapprochement entre La French Tech et La French Fab ?

Rapprocher la French Tech de La French Fab va nous permettre de renforcer davantage l’ancrage territorial des startups pour les industrielles (Swile à Montpellier ; Exotec dans les Hauts-de-France, OBIZ à Lyon). Beaucoup ont des solutions à proposer aux acteurs qui se situent en dehors de l’Île-de-France. Par ailleurs, le tissu de PME et ETI industrielles est largement non francilien. Sur le long terme, ce rapprochement va contribuer à faciliter le déploiement des solutions portées par La French Tech sur l’ensemble du territoire français.

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