FABuleuseRégion

[FABuleuses Régions] Bohin, le dernier fabricant français d’aiguilles à coudre qui cartonne outre-Atlantique

Ça bouge dans nos territoires. Pour vous le prouver, La French Fab part à la rencontre des plus belles initiatives dans nos Fabuleuses Régions. Aujourd’hui, direction la Normandie chez Bohin, le PME centenaire qui tire son épingle du jeu aux États-Unis avec ses aiguilles à coudre made in France.

C’est un nom incontournable du patrimoine industriel hexagonal. L’entreprise Bohin, fondée en 1833 et basée à Saint-Sulpice-sur-Risle en Normandie, est le dernier fabricant d’aiguilles à coudre et d’épingles en France, qu’elle produit toujours avec ses machines centenaires.   

Pour traverser les décennies, cette PME familiale a su se diversifier, et propose aujourd’hui un catalogue de 2 500 références dans le domaine de l’outillage de mercerie : aiguilles de toute taille, ciseaux, crayons de craie et désormais, des kits de fabrication de masques.  

Les États-Unis, premier marché à l’international

L’autre secret de sa longévité ? L’export, qui représente 33 % de son chiffre d’affaires global de 4 millions d’euros. La moitié de ses exportations prennent la direction des États-Unis, son principal marché à l’international. Sa réussite outre-Atlantique, entamée il y a 20 ans, ne doit rien au hasard. Ce marché géant abrite un grand nombre de passionnés de patchwork, une technique de couture qui consiste en l’assemblage de plusieurs pièces de tissu de taille, couleurs ou motifs différents.  

Bohin table sur la qualité pour convaincre les aficionados américains et se distinguer de ses concurrents. « Nos produits sont parmi les plus onéreux, mais en contrepartie nous garantissons la qualité d’utilisation. En effet, la clientèle est exigeante car ce sont souvent des utilisateurs experts qui investissent des heures de travail et beaucoup de moyens dans leurs réalisations », analyse Fabien Regnier, directeur commercial de la PME qu’il a reprise avec son épouse en 2018.     

Objectif : plus de la moitié du chiffre d’affaires à l’export

Pour vendre sur le marché américain, Bohin s’appuie notamment sur des grossistes qui distribuent ses produits dans de petites boutiques spécialisées. Et pour présenter la marque, se faire référencer auprès de grossistes et convaincre ses clients finaux, la PME mise largement sur les salons tels que l’International Quilt Festival, qui se tient chaque automne à Houston au Texas. Un travail de fond que l’entreprise poursuit sans relâche, d’autant qu’elle ambitionne de renforcer encore sa présence sur ce marché. « C’est un pays qui, par la taille de sa population, présente un grand potentiel de croissance. Notre objectif est que les États-Unis pèsent à terme dans nos ventes autant que la France », indique Fabien Regnier.   

La société, qui commercialise ses produits dans une quarantaine de pays, ambitionne de réaliser plus de la moitié de ses ventes à l’export. Un axe stratégique fort, qui rejoint la volonté de donner un coup de jeune à la marque. « Nous misons sur notre historique et notre réputation de la qualité, mais aussi sur une image rafraîchie, notamment un design innovant et original », conclut Fabien Regnier. De fil en aiguille, Bohin continue de tisser son chemin. 

partager cet article

ON VOUS RECOMMANDE AUSSI