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Tilkal utilise la blockchain pour penser l’industrie de demain

Pour lutter contre les contrefaçons et assurer la traçabilité des produits dans le secteur industriel, Tilkal a développé une plateforme numérique innovante en utilisant les technologies blockchain et big data. 

 

3 Français sur 5 n’ont pas confiance dans les produits de l’industrie agroalimentaire. En cause, un manque de transparence et des défauts de traçabilité qui font écho au scandale de « la viande de cheval », ou plus récemment, à des rappels de produits très mal maitrisés. Face à ça, Matthieu Hug lance Tilkal en 2016, avec deux associés Joseph Azar et Sébastien Gaïde. L’objectif est d’aider les industriels à organiser la traçabilité de leur chaine d’approvisionnement, « de bout en bout et en temps réel ».    

Grâce à un logiciel mêlant big data et blockchain, l’entreprise permet aux industriels, tous secteurs confondus, de mettre en avant la traçabilité comme différenciateur. « En 2016, près de 7 % de produits de contrefaçon ont transité dans les flux d’importations de l’Union européenne », rappelle-t-il. Soit un produit sur 15 (alimentation, textile, jouet etc.). Sans compter les 1 000 rappels et retraits annuels de produits de grande consommation en France.  

Tilkal met à disposition des industriels une base de données distribuée 

« Par exemple quand on veut organiser un rappel produit, on part d’un numéro de lot : or la plupart du temps un distributeur généraliste n’a pas de moyen d’identifier simplement dans quels entrepôts ou quels magasins se trouvent les produits correspondant à ce numéro : il n’y a pas de traçabilité au lot. Tout doit être vérifié manuellement dans chaque magasin ou entrepôt : d’où inefficacité, retard, risque d’erreur important, gaspillage… », regrette-t-il. En utilisant la technologie blockchain, Tilkal met à disposition des industriels un système de traçabilité bout en bout et distribué. Recopiée entre une multitude d’acteurs différents, la technologie garantit à l’ensemble un accès à la même copie de l’information, sans qu’un seul acteur ne puisse la modifier de son côté. 

 Au-delà du déploiement technique d’une traçabilité à grande échelle, la blockchain crée d’office un mécanisme de responsabilisation des acteurs. « Dans une chaine d’approvisionnement, beaucoup d’acteurs ne se connaissent pas. Si vous êtes une marqueque vous allez prendre de l’information chez vos fournisseurs pour raconter l’origine du produit, et que l’information a été modifiée du jour au lendemain, il faut un moyen de répercuter la responsabilité de ce fournisseur ».  

Blockchain : une technologie impiratable  

Une technologie presque impiratable lorsque le réseau est distribué. « Chez Tilkal, nos clients sont propriétaires du réseau. Plus il y a d’entreprises dans le réseau distribué, plus le niveau de difficulté pour pirater l’information est élevé car il faudrait entrer dans le système d’information de toutes les entreprises en même temps. C’est pour cette raison qu’il faut s’assurer que le réseau est vraiment distribué, dans des infrastructures variées, sinon l’entreprise paye la technologie blockchain, sans en recevoir les véritables bénéfices », précise Matthieu Hug.  

Avec des clients comme le groupe Casino, qui souhaite valoriser l’image de ses produits de marque de distributeur, ou d’autres industriels qui souhaitent connaitre les flux dans leur réseau de distribution, Tilkal poursuit son déploiement. « On suit nos clients, en fonction de leurs problématiques d’export. On est au Royaume-Uni, en Turquie, en Chine… D’ailleurs, notre prochain enjeu à court terme est le déploiement à grande échelle de notre client en Chine où la sécurité alimentaire est un enjeu réel, notamment sur l’alimentation infantile. ».  

Pour Matthieu Hug, la technologie blockchain représente l’avenir pour l’industrie. « Les acteurs industriels vont de plus en plus se tourner vers une traçabilité fine, au lot voire à l’unité pour les produits à haute valeur ajoutée, et je pense que la blockchain est une brique essentielle pour faire cela », conclut le dirigeant. La startup qui a levé 3,5 millions d’euros en juin dernier, et qui est lauréate du 7e Concours de l’Innovation Numérique de Bpifrance, compte bien faire partie des leaders européens sur ce créneau. 

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