
Acier : Lambert-Manufil affiche de bons résultats depuis le confinement
De nouveaux clients ont rempli le carnet de commandes du fabricant d’acier français en raison de la fermeture des frontières. Produire en France est une fierté autant qu’un défi pour Carine Chesneau, sa présidente.
« On s’en sort pas mal ! » Chez Lambert-Manufil, entreprise spécialisée dans la fabrication de fil et de pointes d’acier, le bilan post-confinement est rassurant. Le niveau d’activité en mars et avril est resté identique à celui de l’année dernière. Après une petite baisse en mai, le redémarrage s’est enclenché dès juin. « Nous avons acquis des clients importants en début d’année, dans l’industrie du recyclage. Ils ont eu des besoins plus élevés pendant le confinement. Et nos clients dans l’agroalimentaire ont vu leur activité augmenter, ils ont passé plus de commandes que d’habitude », explique Carine Chesneau.
Les belles performances de l’entreprise s’expliquent aussi par la fermeture des frontières liée à la pandémie. L’accès aux produits d’acier importés, d’ordinaire très présents sur ce marché concurrentiel, s’est trouvé limité. « De nouveaux clients ont réorienté leurs commandes vers la France quand ils ont rencontré des difficultés d’approvisionnement à l’étranger. On était là et on a bien travaillé », se félicite Carine Chesneau.
« On est fier de produire en France donc on le fait savoir »
Chez Lambert-Manufil, le made in France ne date pas d’hier. Depuis 95 ans, l’entreprise a su maintenir son activité à Couëron, près de Nantes. Un savoir-faire qui lui permet de se différencier par la qualité de ses produits, mais pas seulement. La proximité géographique permet aux équipes de se déplacer dans les usines de ses clients, pour leur proposer une offre sur-mesure. « Et nous sommes plus flexibles sur les quantités : nous ne leur demandons pas de commander 25 tonnes de produits d’un coup. Ce n’est pas toujours le cas lorsqu’on achète à l’étranger », ajoute Carine Chesneau.
Alors que la crise sanitaire conduit 25 % des entreprises à envisager la relocalisation de leurs achats en France ou en Europe, l’entreprise revendique l’origine tricolore de ses produits. Elle a rejoint La French Fab pour changer le regard porté sur son secteur, et le coq bleu figure sur ses packagings.
Se battre à armes égales
Produire de l’acier en France demande une volonté solide. Le coût de la main-d’œuvre, le montant des charges et les exigences réglementaires sont plus élevées que dans les pays d’Europe de l’Est, la Turquie ou la Russie. « Le problème, c’est moins nos règles que l’absence de règles chez d’autres. Les efforts en termes de protection de l’environnement ou de sécurité ne s’imposent pas à nos concurrents. On ne se bat pas à armes égales. »
Malgré ces défis, Carine Chesneau souligne l’accompagnement proposé aux entreprises industrielles françaises. Lambert-Manufil a intégré l’accélérateur Pays de la Loire de Bpifrance fin 2018. « Cela nous aide beaucoup dans la structuration de l’entreprise ! C’est très positif, mais je me demande si tout cet accompagnement existe parce qu’il est difficile de produire en France. Peut-être qu’on pourrait simplifier les choses ? », conclut Carine Chesneau.
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