FFB GI24 ILS SERONT A GLOBAL HEADER 1200x800

Global Industrie 2024 : 3 industrielles inspirantes

A l’occasion de leur venue à l’édition 2024 de Global Industrie à Paris Nord Villepinte, La French Fab a interrogé trois femmes industrielles : Yun Luo, présidente et co-fondatrice de Rosi Solar, Anne-Charlotte Fredenucci, présidente du groupe Ametra et Ghislaine Godet, présidente et co-fondatrice de C2G Soudage Innovation. Trois présidentes qui présentent leur entreprise et les motivations qui les portent dans leur carrière.

Que ce soit pour accompagner leur stand ou pour témoigner en tant que conférencière, Yun Luo, Anne-Charlotte Fredenucci et Ghislaine Godet ont toutes participé au salon Global Industrie. Elles présentent ci-dessous leur société.

Rosi Solar, le spécialiste du recyclage de panneaux photovoltaïques

« On est leader dans le monde parce que c’est une industrie de recyclage de haute valeur ajoutée qu’on est en train de créer », explique Yun Luo, présidente et co-fondatrice de Rosi Solar. Cette start-up révolutionne le recyclage de panneaux photovoltaïques grâce à des procédés uniques au monde de valorisation de matières difficilement récupérables. La jeune pousse récupère du silicium, argent, aluminium et verre recyclés à très haute pureté. « Notre avantage concurrentiel est la qualité du procédé industriel et des matières recyclées qu’on va ensuite réinjecter dans l’industrie », souligne la présidente. Le silicium, par exemple, est une matière première critique utilisée dans beaucoup d’industries, notamment pour les semi-conducteurs et batteries. Le recycler est donc stratégique pour la souveraineté française.

« Les panneaux solaires perdent chaque année environ 1 % de leur efficacité relative. En 20 ans, ils ont perdu 20 % », décrypte Yun Luo. Rosi Solar recycle ces vieux panneaux en fin de vie, mais aussi de ceux cassés pour cause de tempête ou pendant leur installation.

Rosi Solar a inauguré sa première usine en juin 2023 au sud de Grenoble (Isère) et souhaite ouvrir des extensions en Allemagne et en Espagne. L’entrepreneure décrit ses procédés comme très verts : « Sans chimie agressive, sans acides. Les procédés s’enchaînent, on commence par enlever le cadre aluminium, le verre, les métaux, puis on fait une pyrolyse contrôlée pour séparer le verre des cellules et rubans de cuivre. Les cellules photovoltaïques entrent ensuite dans un banc de chimie très doux et on finit par un tri mécanique. »

L’entreprise existe depuis 2017 et compte déjà 45 employés. Une réussite pour la présidente : « Notre équipe est très motivée, jeune, et on a 40 % de femmes dans l’équipe, pour une Deeptech, c’est pas mal ! »

Le concepteur et intégrateur d’équipements Ametra, créateur de fierté

Depuis 40 ans le groupe familial Ametra accompagne les entreprises dans la conception d’équipements et l’intégration de systèmes innovants pour la défense, l’aéronautique, le nucléaire, ferroviaire, naval et le médical entre autres. Pour la partie conception, « Nous avons dans nos bureaux d’études sur une douzaine de sites dans toute la France, 450 collaborateurs qui dessinent et créent les produits industriels de demain, présente Anne-Charlotte Fredenucci, présidente du groupe, on est spécialiste d’équipements complexes qui nécessitent des expertises multiples, et qu’on trouvera dans des environnements à forte contrainte. » Pour la partie intégration, « Nous achetons des composants à travers notre chaîne d’approvisionnement – boîtier mécanique, connecteur, câble, carte électronique… les assemblons pour en faire un équipement fini, que nous livrons testé et pleinement opérationnel à nos clients », ajoute Anne-Charlotte Fredenucci. Cette seconde activité représente 300 collaborateurs supplémentaires sur les sites du groupe en France, Tunisie et Inde.

Quelques exemples d’équipements réalisés par Ametra ? « Une carte électronique pour un équipement embarqué sur avion pour Safran, des harnais pour ArianeGroup, du câblage sur des têtes acoustiques d’échographes ou sur des cathéters, mais aussi des calculs sismiques pour vérifier qu’après Fukushima, l’ensemble des centrales nucléaires du parc français résistent aux nouvelles normes sismiques », cite Anne-Charlotte Fredenucci.

Ce qui anime la présidente dans son métier, « c’est la capacité qu’a l’industrie à créer des emplois qualifiés qui permettent à des personnes parfois sans diplôme ni formation d’exercer un travail au profit d’équipements hautement technologiques, dans un maillage de territoires plus fin que dans d’autres secteurs d’activité. Et ça, je trouve ça remarquable. » Charlotte Fredenucci souligne également la création de fierté très présente dans son entreprise : « Quand on contribue à 5 équipements différents sur le Rafale comme on le fait, et qu’on va au salon du Bourget voir l’avion voler, c’est une grande fierté. »

C2G Soudage Innovation, l’expert en soudage de goujons

TPE de 9 personnes basée à Montbrison (Loire), C2G Soudage Innovation est fabricant de machines de soudage de goujons (cheville destinée à lier plusieurs pièces de machines ou de charpente, deux pierres de taille ou deux dalles de chaussées en béton) et de goujons à souder. « On est le seul fabricant français de matériel à souder les goujons, et leader français dans le soudage de goujons par rapport à nos confrères, qui sont surtout allemands et interviennent en France via un réseau de revendeurs », explique Ghislaine Godet, présidente et co-fondatrice de C2G Soudage Innovation.

La société fabrique et commercialise en direct chez ses clients. « On est donneur d’ordre donc on établit un cahier des charges, trouve un sous-traitant / exécutant, on récupère ensuite nos pièces, les contrôle et les monte. Mais on vend une technologie avant de vendre un matériel », souligne Ghislaine Godet. C2G travaille principalement avec des sous-traitants de la région Rhône-Alpes, pour la plupart depuis plus de 30 ans. « J’ai toujours été ambassadrice du savoir-faire français. C’est pour ça que j’adhère à la French Fab », revendique la présidente.

« On a un panel de clients essentiellement français dans 24 secteurs d’activité, des acteurs de l’armement, du naval, du nucléaire, de la chaudronnerie, de BTP, etc. » décrit Ghislaine Godet. Le matériel fabriqué par C2G peut ensuite se retrouver sur des chantiers en Israël, à Oman, en Arabie Saoudite, au Maghreb… mais aussi en région parisienne, comme l’explique Ghislaine Godet : « En ce moment, on a beaucoup d’applications pour les ouvrages d’art puisqu’on travaille avec des entreprises comme Orano ou Bouygues qui vont monter des structures pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, des parking, stades, ponts, tunnels. Ils nous demandent du matériel pour fixer un goujon dans une structure bétonnée renforcée. »

C2G Soudage Innovation a été créée en 1986 par Ghislaine Godet et son mari. À la suite du décès de celui-ci en 2000, la co-fondatrice garde la présidence de l’entreprise et continue à la développer seule. « En tant que femme dans la métallurgie, je suis fière de mon parcours parce qu’on n’est pas nombreuses à faire des métiers aussi techniques. J’essaye de prêcher la bonne parole pour que les femmes prennent plus de responsabilités dans ce secteur, et pourquoi pas donner des vocations ! »

partager cet article

ON VOUS RECOMMANDE AUSSI