SLB a récemment été labellisée Vitrine Industrie du Futur pour la modernisation de son usine biterroise. Une démarche qui a permis au site industriel de retrouver sa compétitivité et de relocaliser la fabrication de pièces en France, tout en se diversifiant dans la production d’hydrogène décarboné. 

Une nouvelle ligne de production 4.0, digitalisée, automatisée et dotée de robots connectés : c’est le fruit d’un plan d’investissement ambitieux visant à moderniser l’usine Cameron de Béziers. Ce fabricant d’équipements pour l’exploration gazière et pétrolière avait été racheté en 2016 par le groupe SLB (ex-Schlumberger). L’objectif de l’opération ? « Se moderniser, être compétitif et se diversifier en devenant sous-traitant des autres usines, mais aussi pour soutenir l’initiative de la région dans le domaine des nouvelles énergies », explique Luc Mas, directeur de l’usine SLB à Béziers.

Le site biterrois est spécialisé dans l’usinage, la soudure, l’assemblage et le test de gros équipements tels que les obturateurs (soupapes) de sécurité (Blow Out Preventers). Il l’est également dans les risers, ces conduits qui relient le puits situé au fond de la mer à la plateforme pétrolière. La nouvelle ligne de machines connectées permet aujourd’hui à SLB de monter en compétitivité et de relocaliser la production de grosses pièces qui étaient jusqu’alors fabriquées en Amérique du Sud.

Genvia, une technologie disruptive 

La modernisation a ouvert la voie au déploiement de Genvia, une technologie disruptive de fabrication d’hydrogène vert par électrolyseurs haute température à oxyde solide. Elle a été mise au point par le CEA de Grenoble. Ce projet, qui devrait donner naissance à une gigafactory, est bâti sur un modèle de partenariat public-privé, agrégeant le laboratoire, SLB, Vinci Construction, Vicat, ainsi que l’Agence régionale énergie climat (AREC). Il devrait même associer tout un écosystème autour de l’hydrogène décarboné, lancé à l’automne 2022 par l’État et la région Occitanie sous le nom EDEN, pour « Ecosystème durable et énergies nouvelles. » 

Autant d’initiatives qui donnent des ailes à l’usine de Béziers, forte désormais d’une nouvelle agilité ainsi que d’une résilience accrue face aux aléas conjoncturels du secteur de l’énergie. Enfin, ce travail de modernisation, qui s’inscrit dans la culture de ce site industriel, aboutit également à l’augmentation du taux d’engagement des quelque 550 salariés de l’usine. « Nous avons, depuis plusieurs années, développé une culture d’amélioration continue nous permettant de mettre en place une intelligence collective et un système de survie aboutissant à ces nouvelles opportunités », estime ainsi Luc Mas. Car au-delà des machines et des programmes, « ce sont surtout les femmes et les hommes du site qui se trouvent au centre de l’ensemble de ces démarches, en portant de nouvelles idées et, avec elles, le pouvoir de se réinventer », conclut-il. 

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