Plassard : un rachat sous le signe de la transmission, en route vers l’expansion
Implantée en Saône-et-Loire depuis 1879, Plassard vend des fils à tricoter et des catalogues de tricot. En 2017, l’entreprise familiale est rachetée par Grégory Fournier, accompagné du fonds d’investissement ALPIMEX. Deux enjeux majeurs émergent alors : réussir la transmission et redresser le chiffre d’affaires, en baisse depuis 10 ans.
Suite à une carrière ascensionnelle dans le Groupe Carrefour, Grégory Fournier fait un grand saut dans l’entrepreneuriat avec la création d’une société qui fournit la grande distribution en petit électro-ménager premier prix. Il y restera pendant 13 ans, avant de penser au rachat d’une potentielle entreprise. « En 2015, j’ai revendu mon entreprise et entrepris une formation d’une année à l’EM Lyon, pour découvrir de nouveaux horizons, faire des rencontres et dessiner mon prochain projet professionnel. L’idée était de racheter une société avec une âme, une histoire, des produits innovants et qui valorisait depuis toujours la notion de qualité. J’ai reçu une douzaine de dossiers et les Laines Plassard ont immédiatement attiré mon attention. La rencontre avec Anne Plassard, représentante de la 4e génération de la famille Plassard, qui souhaitait prendre sa retraite, a fini de me convaincre. »
Réussir la transmission
Le 2 janvier 2017, Grégory Fournier devient le nouveau président de Plassard. Parce qu’un rachat ne s’effectue pas du jour au lendemain, le premier enjeu pour l’entrepreneur est de réussir la transmission avec Anne Plassard. « Nous nous sommes mis d’accord, en amont de mon arrivée, sur une organisation précise, fixant les jours de présence d’Anne, jusqu’à son départ quelques mois plus tard. Nous avons jugé préférable que j’occupe son bureau dès le lancement de cette période de transition. Tout a été cadré, ce qui a joué un rôle important dans la réussite de cette période stratégique. J’ai également rencontré chaque membre de l’entreprise en tête à tête et en groupe. »
Grégory Fournier profite de ces quelques mois pour découvrir les clés d’un univers qui lui est inconnu : il écoute les mémoires de la société, observe leur manière de travailler, apprend à connaitre les fils, leurs particularités et se familiarise avec une organisation de l’année rythmée par les deux temps forts que sont les collections Automne-hiver et Printemps Eté.
Redresser le chiffre d’affaires
Une fois les rênes de la société bien en mains, il est temps d’élaborer une stratégie. Et de mettre en place un plan d’actions pour redresser le chiffre d’affaires, en baisse depuis 10 ans. « Le tricot est un secteur si petit qu’il n’existe pas d’études qui lui sont spécifiquement dédiées. Mais j’ai pu constater assez rapidement que malgré une médiatisation qui mettait en avant le retour de cette activité, le marché était en fait assez morose ». Où placer les leviers qui permettront à Plassard de développer son activité dans un contexte peu dynamique ? Après une enquête poussée sur le terrain, Grégory Fournier se fixe pour objectif de s’implanter davantage chez les grands comptes (Self Tissus, Cultura…). Il décide également de soigner le service auprès des petits revendeurs (merceries) et d’accroître considérablement la communication auprès du grand public.
La digitalisation est également un axe stratégique majeur. « Nous avons mis en place un site marchand en 2019, permettant à quiconque de commander en ligne, ce qui n’était pas possible auparavant. Cette digitalisation s’est accompagnée d’une présence sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Instagram. Nous avons également mis en place un vaste chantier de modernisation de l’image de la marque, qui est encore en cours aujourd’hui. Objectif de ces différentes actions : accroître la notoriété des laines Plassard et augmenter les ventes, quel que soit le canal. »
Porté par les mois de confinement qui ont donné à de nombreux Français envie de se (re)mettre au tricot et par une stratégie qui commence à porter ses fruits, le chiffre d’affaires de Plassard a connu une forte progression en 2020. « À ce stade, il s’agit de ne surtout pas considérer la partie comme gagnée et de poursuivre nos efforts ! »
A lire aussi : Tekyn, les enjeux de la Fab et les moyens de la Tech au service de l’industrie textile
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