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Implantation de site industriel : quel mode d’emploi ?

Dans son étude « Industriels résistants en des temps turbulents », le collectif d’experts derrière la marque Bpifrance le Lab souligne la résilience des dirigeants industriels dans leur volonté de créer de nouveaux sites industriels malgré la conjoncture économique. Quels sont les facteurs clés d’une implantation de sites industriels réussie ? Eléments de réponse. 

Extension de site, relocalisation d’activités de l’étranger, création d’une nouvelle installation, déménagement… Implanter un ou plusieurs sites industriels en France s’avère un véritable « parcours du combattant » pour les entrepreneurs du secteur. Ce constat est fait par le laboratoire d’idées des PME et ETI, Bpifrance Le Lab, dans une étude publiée au début du mois de juillet, et intitulée « Industriels résistants en des temps turbulents ». Ce travail est une « déclinaison » de leur
« Industrie et Territoires : Comment gagner la bataille de la réindustrialisation ? », sortie en mai 2024 par le Lab. Elle visait notamment à « présenter les stratégies et les perspectives pour réussir la réindustrialisation en France en analysant les dynamiques industrielles, les besoins des territoires, et les attentes des industriels et de la société civile. »

53 % des dirigeants industriels prévoient de construire un nouveau site industriel

Dans le cadre de cette nouvelle étude de cas, 29 entretiens de dirigeants ont été menés, 12 projets d’implantation ou d’extension de site industriel ont été analysés. Objectif ? Mettre en évidence la réalité quotidienne de dirigeants industriels résilients qui défient la conjoncture économique actuelle pour se lancer dans une dynamique de réindustrialisation.

En effet, si le contexte de turbulences géopolitiques tend à repousser les projets de création d’usine ou de freiner les ambitions de certains chefs d’entreprise, ils sont tout de même 53 % à prévoir l’implantation d’un nouveau site industriel dans les prochaines années selon l’étude du Lab. 77 % d’entre eux sont des dirigeants d’entreprise à taille intermédiaire (ETI), 70 % sont à la tête de PME et 62 % pilotent des startups industrielles.

Quelles sont les principales motivations de ces « résistants » ? D’après l’enquête, ces projets d’installations sont portés par une diversité de « besoins stratégiques » tels que le ciblage de zones bien situées pour des raisons d’employabilité ou dans un souci d’optimisation des flux et diminution des délais de livraison, la volonté de maîtriser sa chaîne de valeur en internalisant certaines fonctions. Mais aussi : faire de l’implantation, un moyen de « structurer une base industrielle sclalable », et enfin bien se positionner par rapport à la concurrence avec l’activation d’alliances locales au niveau national et en investissant sur la qualité.

« Sécuriser le foncier », diversifier les sources de financements

Bien qu’il existe des freins importants à la création d’usine sur le territoire, présentés dans l’étude – les obstacles les plus significatifs étant le foncier et l’aspect administratif – les dirigeants interrogés par Bpifrance le Lab sont prêts à chercher des « solutions pour avancer ». Cela, en dépit également de leurs préoccupations sur des sujets comme la « conciliation entre la protection de l’environnement et l’artificialisation du foncier ».

Lire aussi : Transition écologique dans l’industrie, quelles sont les stratégies gagnantes ?

Quels sont les secrets d’une implantation de site industriel réussie ?
Côté foncier, ce qui ressort des témoignages des dirigeants ayant répondu à l’enquête, c’est tout d’abord la nécessité de ne pas s’y prendre trop tard pour rechercher un espace où implanter son futur site. « Sécuriser le foncier » via des acquisitions de terrain ou s’adosser à un acteur public ou privé pour gagner du temps. Autres conseils : il faut miser sur les projets fluides au calendrier réaliste afin d’anticiper les temps longs de l’administratif avec l’appui d’équipes et de prestataires spécialisés. Les industriels recommandent aussi d’identifier les interlocuteurs pertinents et de piloter les procédures en parallèle du montage du projet.

Autres moyens clés pour mener à bien son projet de création de site industriel : ne pas se contenter d’aller chercher un seul type ou source de financements mais prioriser « des montages hybrides » mêlant fonds propres, privés, subventions publiques, dettes bancaires, clients industriels intéressés…  Bien s’entourer localement pour organiser son réseau et son argumentaire pour convaincre pouvoirs publics, collectivités et riverains du bien-fondé de son projet d’implantation. Organiser un dialogue local reste très utile pour « susciter l’adhésion ». 

Avoir une équipe projet dédiée et structurer une gouvernance adaptée dans le cadre de ce projet d’extension de site ou d’ouverture d’usine servent à éviter la surcharge. Quelles sont les solutions possibles ? Déléguer certaines activités opérationnelles ou s’entourer d’experts et de prestataires externes pour là encore gagner des mois de travail sur le projet. Enfin, un plan ambitieux d’attractivité des talents sur le territoire doit être activé afin de coordonner une belle dynamique de ralliement côté acteurs territoriaux, fédérations professionnelles locales et organismes de formation.

L’étude de Bpifrance Le Lab offre des témoignages concrets de plusieurs dirigeants du secteur, tels que celui Benoît Houzel, président directeur général de la PME Benoit Systemes, spécialisé dans la conception et fabrication de dispositifs médicaux et de systèmes d’aide aux personnes à mobilité réduite. Mais également de Marie Chauvel, fondatrice et présidente de la start-up industrielle Seabird spécialisée dans la recherche, le développement et la production de bioplastiques techniques.

Pour en savoir plus sur cette étude de Bpifrance le Lab, téléchargez-la dans son intégralité ICI.

Retrouvez également un condensé de l’étude autour des six conseils de dirigeants pour une implantation industrielle réussie, ICI.

 

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