Dealinka 

Le nom de cette entreprise valenciennoise est composé du mot “deal” (marché, ou affaire en français) et “link” (lien en français). Et pour cause. Cette jeune pousse autofinancée créée en janvier 2023 fait le lien entre des entreprises qui doivent se débarrasser de leurs invendus et des associations à proximité que cela peut intéresser. Avec la promesse de faire correspondre l’offre et la demande en 48 heures chrono, grâce à l’intelligence artificielle. Et ça marche, à en croire les cofondateurs Alexis Raspilair, 28 ans, et Ramil Alvarez, 29 ans. Les deux compères se sont connus à Valenciennes sur les bancs de l’école. L’idée de cette start-up leur est venue après différentes expériences professionnelles lors desquelles l’un et l’autre sont confrontés à la destruction de déchets alimentaires. “Il y a 4,3 milliards d’euros de produits non-alimentaires invendus chaque année en France”, insiste Ramil Alvarez, citant un chiffre de l‘Ademe méconnu du grand public. “Dont 630 millions sont détruits”, précise Alexis Raspilair. Autant dire que les deux amis ont flairé le bon filon. Leur objectif ? Passer de 70 à 100 salariés d’ici la fin de l’année et de se développer à l’international. 

Outmind 

Cette start-up parisienne créée en 2019 par Grace Mehrabe et Arthur Caillaud, respectivement 24 et 23 ans à l’époque, propose un moteur de recherche interne augmenté par l’IA générative pour les entreprises qui brassent beaucoup de documentation. Concrètement “un chef de projet peut retrouver de la documentation technique et même des mails dans lesquels il y aurait des éléments précis pour débloquer des chantiers et éviter des pénalités qui se chiffrent en dizaine de millions”, explique la jeune cheffe d’entreprise. “Un juriste ou un avocat peut retrouver des clauses dans les contrats passés”, cite-t-elle encore comme exemple. Et le fait de permettre à ces entreprises de trouver rapidement une aiguille dans une botte de foin fait économiser un temps considérable. L’un de ses clients, le bureau d’études Setec, qui emploie plus de 3 500 collaborateurs, assure ainsi gagner un mois de travail par an pour chacun de ses chefs de projets et ingénieurs. La jeune pousse, qui compte une vingtaine de collaborateurs et a établi ses quartiers dans le 2e arrondissement de la capitale, se concentre aujourd’hui sur le secteur de l’industrie et des infrastructures. Après avoir levé 2,5 millions d’euros en Seed en 2022, elle est en train de boucler une série A. 

Proppl 

Encourager la cooptation en rémunérant les recommandations fructueuses à travers une solution de recrutement externe. Tel est le concept de la jeune pousse lilloise Proppl qui doit son nom à la contraction de “Professional People”, nous explique Josselin Martin, l’un des trois cofondateurs de l’entreprise. “On s’appuie sur un comité de particuliers experts et qualifiés qui vont recommander leur réseau sur des jobs à pourvoir”, poursuit-il. Et si leur recommandation débouche sur une embauche, alors cela est rémunéré : 1 800 euros, 2 200 euros, le montant varie en fonction de l’offre d’emploi et est payé par l’entreprise cliente qui propose l’offre d’emploi en question. Sachant que tout le processus d’embauche est visualisable de A à Z, de la prise de contact par téléphone au 3e entretien en présentiel en passant par la short list, à la façon dont on peut suivre un colis acheminé. Comment leur est venue une telle idée ? Avec ses deux acolytes Damien Chweudura et Félix Tenace, qu’il a rencontrés sur les bancs du Campus IAE de Valenciennes, il se rend compte au fil de ses premières expériences professionnelles que tous trois recommandent beaucoup de personnes de leurs réseaux respectifs. Josselin Martin note ainsi que sur les 400 recrutements qu’il a réalisés jusqu’à présent pour ses différentes entreprises, la moitié se sont faits par recommandation. Ajouté à cela, le fait que Félix Tenace a travaillé chez Hays, l’un des plus gros cabinets de recrutement… L’idée germe alors d’en faire quelque chose d’entrepreneurial. C’est ainsi que Proppl est fondée en juin 2022. Soutenue par Bpifrance, la jeune pousse a levé 500 000 euros en 2024 et est actuellement à la recherche de fonds pour réaliser un Seed de 600 000 euros.  

OHé Orthographe Héros 

OHé : « o » pour « orthographe » et « hé » pour « héro ». Cette Edtech à impact a pour mission de démocratiser l’accès à l’orthographe et de faire rayonner la langue française à l’écrit, nous explique sa fondatrice, Roxane Joannidès, chercheure des sciences du langage experte en orthographe. Comment ? En proposant une nouvelle méthode d’apprentissage sans mémorisation de règles, basée sur des travaux en sciences du langage qui ont fait l’objet d’une publication dans une revue spécialisée. Elle propose ainsi des cartes mentales redessinant les schémas et structures avec les logiques cachées que les doués en grammaire et orthographe ont assimilés inconsciemment. L’application s’appuie sur du microlearning progressif, comme on dit en bon français, une gamification motivante, à l’instar de Duolingo, et propose depuis peu un coach IA pour un suivi personnalisé. Avant de proposer sa solution aux particuliers et aux établissements scolaires, la fondatrice de Ohé a éprouvé sa méthode sur le terrain pendant deux ans et demi. Et ça fonctionne plutôt bien puisqu’elle note 37 % de progression sur deux jours de formation pour des groupes. Cela a notamment été vérifié dans l’école supérieure que dirige Alexandre Huau-Armani, qui rejoint l’aventure entrepreneuriale en 2024 aux côtés de Roxane Joannidès. Celle-ci fait d’ailleurs partie de la promotion 2025 de la 2e édition du concours “101 femmes entrepreneures”.