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Les Fonderies de Sougland, bientôt 500 ans et toujours en mouvement

Les très emblématiques et reconnues Fonderies de Sougland souffleront dans quelques années leurs 500 bougies. Le business plan du producteur de pièces d’acier et de fonte est basé sur un triptyque : made in France, innovation et protection de la planète… Etat des lieux d’une entreprise en mouvement.

Bientôt cinq cents ans et pas une ride ! Les Fonderies de Sougland, situées à Saint-Michel, dans l’Aisne, portent une grande histoire derrière elles. Le secret de cette longévité ? L’adaptation, l’innovation, le mouvement, et par conséquent la mise en place d’une politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises). « Économie circulaire, semaine de quatre jours, produire moins… ce modèle social, sociétal et environnemental, c’est notre modèle économique », sourit Yves Noirot, le directeur général.

« La RSE n’est pas un mouvement parallèle à l’entreprise, ça fait partie intégrante des Fonderies de Sougland. On est par exemple ISO 14001 (management de l’environnement) depuis plus de 20 ans. Pour l’aspect environnemental, on a en permanence des labels qui nous sont attribués. Je suis moi-même éclaireur de la communauté du Coq vert de Bpifrance », souligne Yves Noirot.

Des matières premières usagées pour économiser les ressources

L’économie circulaire est au cœur de la stratégie de production des Fonderies de Sougland. « On recycle, valorise et reproduit de nouvelles pièces avec la matière première dépréciée, donc déjà utilisée. Ce cercle vertueux permet à nos clients de racheter leurs pièces usagées », explique le dirigeant. Un fonctionnement relativement simple : les clients déposent leurs pièces dans des bacs fournis par les Fonderies, qui les récupèrent remplis, pèsent les éléments, puis les valorisent en fonction de l’alliage métallurgique. L’objectif ? Utiliser le moins de ressources minérales possibles et le plus de matière première usagée. « On souhaite protéger ces ressources, et pouvoir un jour travailler en autarcie », ajoute le directeur.

Le pourcentage de matière réutilisée présent dans une pièce dépend de l’alliage métallurgique nécessaire, de la solution attendue, des besoins et contraintes des clients. « Pour certaines pièces, on peut aller jusqu’à 80 %, pour d’autres ce sera maximum 10 ou 20 %. On innove pour augmenter ces chiffres. » En ce qui concerne le sable utilisé dans les moules, il est aussi réutilisé. « Le but est de le recycler à 80 %, pas à 100 % car il s’use et perd en qualité. Mais on espère un jour voir arriver des méthodes de régénération. »

Pas de souveraineté industrielle sans innovation

Répondre aux besoins du client fait partie du modèle économique des Fonderies de Sougland. « On maitrise plus de 300 alliages et invente en permanence, ça fait partie de notre process, on ne sort pas d’alliage ‘catalogue’. » Pour ce faire, l’entreprise travaille en association avec des laboratoires, centres techniques spécialisés et écoles. « On créé des partenariats en R&D, des clusters techniques et technologiques autour de nos métiers », liste Yves Noirot.

Une semaine en quatre jours pour consommer moins d’énergie

« Ça fait deux ans que nous sommes passés à la semaine en quatre jours. Cependant, en cas de crêt d’activité, on repasse à cinq jours. Cette flexibilité appréciée par l’ensemble des équipes est basée sur un accord tacite », explique Yves Noirot. L’ensemble du personnel réalise cinq jours en quatre, ce qui leur permet une journée de récupération supplémentaire. Bonne nouvelle, ce fonctionnement porte ses fruits. « On a observé moins d’absentéisme et un gain de productivité de 3 %. »

Cette solution est également très vertueuse pour l’environnement, car les Fonderies de Sougland ne consomment pas pendant un jour, les fours s’éteignant le soir-même. « On a 20 % de moins d’énergie consommée ». La semaine en quatre jours répond donc aux aspects sociétaux, sociaux, économiques et environnementaux. « Tout le monde est gagnant dans cette opération », conclut le dirigeant.

Hormis la semaine des quatre jours, d’autres valeurs attractives expliquent les nombreux CV réceptionnés chaque mois : le made in France, l’innovation, la protection de la planète… mais aussi l’histoire de ces Fonderies.

Une usine qui a près de cinq siècles

« Nos clients et prospects aiment venir nous voir, ils sont heureux de visiter une usine qui a près de cinq siècles », s’enthousiasme Yves Noirot. Ancien concurrent de Godin avec sa fabrication de poêles et cuisinières, les Fonderies de Sougland ont effectué un virage stratégique dans les années soixante pour ne plus produire que des pièces très techniques pour l’industrie.
Lors de visite de client ou prospect, les discussions se font autour de la table, en présence des bureaux d’études, équipes de production, mais aussi des spécialistes qualité et du responsable RSE. « On liste les problématiques de poids, tenue à la corrosion, température, prix, design… On produit des pièces sur mesure. Avant d’être manufacturier, on est donc offreur de solutions. »

L’entreprise dispose d’un portefeuille de 350 clients – comprenant notamment l’US Navy – et 20 à 25 % de son chiffre d’affaires se fait à l’export, ce qui représente environ 1 500 tonnes chaque année.

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