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Someflu mise sur la durabilité et le Made in France

Alexandre Lacour, Président de Someflu, continue d’engager son entreprise vers un modèle économique durable. Remplacement de pièces, éco-conception, Made in France, optimisation du rendement énergétique… Zoom sur un entrepreneur éco-conscient, et sur son entreprise fabricante de pompes pour fluides corrosifs.

« En tant que fabricant de pompes, la démarche est d’arriver à bien comprendre l’usage de la machine avec nos clients de manière à rentrer dans un développement qui doit être plus vertueux, soit en économie d’énergie, soit en impact carbone, soit en durée de vie », explique Alexandre Lacour, le président de Someflu.

Cela fait déjà plus de 60 ans que Someflu, basée à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), conçoit et fabrique des pompes centrifuges anticorrosives en plastique ou en acier inoxydable. Réalisées sur demande pour diverses applications industrielles, ces machines transportent des fluides corrosifs ou abrasifs grâce à la force centrifuge. Une société reprise par Alexandre Lacour en 2019, engagée vers un modèle de durabilité et de Made in France. « 99 % de nos achats proviennent de l’Hexagone », assure son dirigeant, ambassadeur de La French Fab. Zoom sur quelques implications écologiques de la société…

« Tous les composants des machines sont disponibles, sous-entendu les machines sont réparables… même si elles ont 30 ou 40 ans »

Chez Someflu, le modèle économique même de l’entreprise est construit sur une logique de durabilité, comme l’atteste son dirigeant : « Si vous avez une pompe Someflu, vous pouvez vous connecter sur le portail de l’entreprise, taper le numéro de série et commander n’importe quel composant de la machine, même si elle a plus de 30 ans ». Avec ce modèle, 70 % des revenus de l’entreprise sont liés à la récurrence, « c’est-à-dire liés aux pièces de rechange ou au remplacement d’une pompe en fin de vie ». Someflu est donc à la fois constructeur et fournisseur de service de maintenance. « Réparer nos machines a toujours été dans l’ADN de l’entreprise. C’est rarement le cas sur le marché. Chercher une pièce détachée aujourd’hui est très compliqué », déplore Alexandre Lacour.

« Avec l’ENSAM, on développe des machines tournantes à meilleur rendement énergétique et conçues en matériaux bas carbone »

Someflu axe également sa stratégie de durabilité sur la conception de pompes qui consomment moins d’énergie. L’entreprise a développé avec l’École nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM) un partenariat pour améliorer les performances énergétiques en partageant un bureau d’études et un laboratoire commun. Pour Alexandre Lacour, l’objectif est clair : « Nos machines doivent consommer le moins d’énergie possible et être durables, pour que le procédé soit le moins onéreux et impactant possible au niveau environnemental. » Grâce à ce partenariat, Someflu a également éco-conçu en 2023 des pompes en polypropylène recyclé chargé en fibres végétales, une alternative possible au polymère classique.

L’IoT au service de l’écologie par le suivi de la consommation électrique

Alexandre Lacour mise aussi sur l’IoT (Internet des objets) pour améliorer les rendements énergétiques de ses machines, en misant sur la surveillance à distance : « On connecte les pompes pour optimiser leur durée de vie et surtout pour obtenir de vrais indicateurs de mesures de données. Avec de telles mesures, on peut se fixer des objectifs précis d’écoconception et d’amélioration énergétique selon l’utilisation faite par les pompes. » Pour ce faire, l’entreprise a lancé un programme de R&D en 2020 pour développer ex nihilo des capteurs de surveillance dans le but d’embarquer de l’intelligence sur des machines tournantes (pompes, moteurs électriques…). Un programme toujours en cours, géré par une filiale de Someflu, Oxalis.

« On est autonome en énergie, en eau, on continue à développer des pompes dites bas carbone à faible impact énergétique et à haut rendement »

L’entreprise ouvrira en 2025 sa nouvelle usine vitrine, dite « bas carbone » à la fois pour sa construction à faible impact carbone et pour sa bonne performance énergétique une fois en fonctionnement. Le fabricant a une autre usine à Aix-les-Bains (Savoie) – récemment léguée à sa spin-off Aplast, une unité de moulage pour transformer des plastiques de hautes performances (PEEK, PFA, PVDF, PEI, PSU…). « Ici on utilise de la chaleur pour fondre le plastique, on a donc installé une centrale photovoltaïque pour autoconsommer », indique Alexandre Lacour. Un site en avance sur son temps car « Cela fait plus de 10 ans que l’utilisation de l’eau pour le refroidissement des machines est réalisée ici en circuit fermé. »

« Nos applications sont variées : pour l’exploitation des ressources d’un côté et pour la préservation de l’environnement de l’autre »

Traiter des eaux, laver des gaz, supprimer les odeurs… qu’en est-il des applications des machines ? Les pompes Someflu trouvent des applications tournées vers l’environnement, comme le transport d’acides utilisés dans les procédés liés à la black masse – donc au recyclage des batteries, mais aussi des applications plus carbonées telles que le lavage des gaz émis lors de l’extraction de minerais. Alexandre Lacour illustre son propos par des exemples : « Dans la fabrication du phosphate pour les engrais, nos pompes sont utilisées pour nettoyer les gaz émis lors du process d’extraction de la roche, en y pulvérisant dans des tours de lavage de l’acide fluorhydrique. Un procédé similaire est utilisé pour supprimer les odeurs des boues dans les stations de traitement des eaux, ou pour laver les fumées des ordures ménagères. »

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