Pour s’industrialiser et se structurer, Eco-Tech Ceram mise sur l’Accélérateur Néo
Les Accélérateurs Néo sont des programmes d’un nouveau genre. Ils visent à accompagner la transformation du paysage industriel français pour le rendre plus innovant et compétitif, en créant des ponts structurants entre la tech et la fab. Rencontre avec Antoine Meffre, PDG d’Eco-Tech Ceram, entreprise qui a intégré le programme fin 2022.
La décarbonation de l’industrie française à horizon 2030 est l’un des grands enjeux de cette décennie. Fondée en 2014, suite à des travaux de recherches (CNRS), Eco-Tech Ceram (deep tech) s’est donné pour mission de fournir les solutions techniques et financières les plus rentables et les plus durables en vue de cet objectif vert et surtout stratégique. Antoine Meffre, PDG de l’entreprise, nous en dit plus sur les défis à relever dans le cadre de l’accélérateur Néo.
La French Fab : Parlez-nous de votre activité chez Eco-Tech Ceram ?
Antoine Meffre : Nous sommes un fournisseur de solutions industrielles pour le stockage et l’optimisation de la chaleur perdue. Depuis sa création en 2014, Eco-Tech Ceram a la volonté d’être un acteur engagé pour la transition énergétique en offrant aux industries des solutions durables et rentables en vue de leur décarbonation. Nous imaginons et mettons en œuvre des solutions pour créer de l’emploi et protéger l’environnement.
LFF : Comment avez-vous eu connaissance de l’Accélérateur Néo Startups Industrielles et quand l’avez-vous intégré ?
AM : ETC a été lauréat du Concours Mondial de l’Innovation en phase 1 (2014), 2 (2017) et 3 (2020) pour avoir développé une solution innovante de stockage de chaleur capable de fournir des MWh décarbonés et plus compétitifs que le gaz fossile. En juillet 2021, Bpifrance est entrée au capital de notre entreprise. Nous avons dès lors eu accès à différents services que propose la banque des entrepreneurs, tels que Bpifrance Le Hub. De fil en aiguille, nous avons eu affaire à plusieurs interlocuteurs sensibles à notre volonté de décarboner l’industrie. Eco-Tech Ceram devait passer à la vitesse supérieure pour poursuivre au mieux sa mission, c’est pourquoi nous avons rejoint l’Accélérateur à la fin de l’année 2022.
LFF : Qu’est-ce qui vous a convaincu d’intégrer le programme ?
AM : Lorsque l’on fait un métier tel que le nôtre (EPC = Engineering, procurement, and construction, un terme anglophone pour désigner les projets clé en main d’installations industrielles et d’infrastructures), à travers la décarbonation et la valorisation de la chaleur fatale notamment, très complexes scientifiquement, l’industrialisation est obligatoire. Il faut être très rigoureux et efficace car la moindre erreur est susceptible de faire capoter un projet et peut faire couler une entreprise. L’expérience acquise par les startups déjà passées par ce processus d’industrialisation nous est bénéfique. C’est clairement ce qui m’a convaincu d’intégrer l’Accélérateur Néo Startups Industrielles.
« Il faut être accompagné, conseillé, partager ses expériences avec les autres entreprises »
LFF : Concrètement, comment s’est déroulé le process d’accompagnement pour votre entreprise ?
AM : Nous avons effectué le premier tiers du programme après avoir suivi trois sessions. La première relative aux éléments de réflexion à avoir lorsqu’on souhaite s’équiper d’un outil de production. La deuxième concernait l’installation idoine de cet outil à l’intérieur de notre territoire. Et enfin, une troisième durant laquelle l’ensemble des éléments RH ont été abordés.
LFF : Qu’est-ce-que l’Accélérateur Néo Startups Industrielles va apporter à votre structure ?
AM : Il peut nous aider à réussir notre métamorphose. Maîtriser le modèle économique de l’EPC s’avère très compliqué. L’approximation n’est pas possible dans nos métiers, nous n’avons pas de marge d’erreur. Le passage de la startup qui vend 2-3 machines par an à l’ETI industrielle qui réalise plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires par an, n’est clairement pas simple et nécessite un changement de mentalité indispensable. Il faut être accompagné, conseillé, partager ses expériences avec les autres entreprises.
LFF : Quels sont les projets à court et moyen terme pour Eco-Tech Ceram ?
AM : En 2022, nous avons répondu à de nombreuses demandes. L’année 2021 avait été très compliquée, d’où des reports de contrats sur l’année suivante. Le problème est que nous ne possédions pas les gestions administrative, financière et commerciale adéquates. Pour résumer, tout en continuant de réaliser les chantiers en cours, nous allons prendre le temps de de nous industrialiser. Ensuite nous pourrons exporter dans les meilleures conditions. Je suis un aventurier, mais à un moment donné, il faut savoir se poser pour construire des bases saines.
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À lire également – Clément Benassy, DG de Néolithe : « L’Accélérateur Néo va nous apporter de la structuration et nous permettre de challenger nos idées »
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