« Une des voies de la robotique française est de créer un vrai leader européen », Xavier Lachérade, DG d’Aldebaran
Leader mondial de la robotique humanoïde, Aldebaran sera présent durant 4 jours sur le stand de La French Fab lors de Global Industrie 2023. L’occasion de s’entretenir avec Xavier Lachérade, directeur général de l’entreprise créée en 2005.
« Plato, apporte la commande de la table numéro 10 s’il te plaît. » Dans les années à venir, ne soyez pas surpris de voir débarquer un robot humanoïde à votre table au restaurant. Pensé pour le secteur de l’hôtellerie-restauration, Plato, dernière innovation en date chez Aldebaran, a été dévoilé en novembre 2022. Contrôlable par la voix, il doit permettre de soulager la charge de travail des employés d’un secteur où tout s’enchaine très vite. À quelques jours de Global Industrie, nous avons pu échanger avec Xavier Lacherade, directeur général de la pépite française, désormais intégrée à United Robotics Group.
La French Fab : Qu’attendez-vous du salon Global Industrie cette année ?
Xavier Lachérade : Nous espérons une belle visibilité afin de mettre en avant notre dernière innovation, Plato, que nous avons révélé en novembre dernier. C’est une solution CobiotX (3e génération de robots, NDLR) d’assistance pour les travailleurs de l’hôtellerie et des services, leur permettant de se libérer de certaines activités pour donner la priorité aux relations humaines. Ce salon est également l’occasion de mieux nous intégrer dans l’écosystème français étant donné qu’historiquement nous étions connectés avec des grands groupes internationaux. Retrouver davantage une identité française fait partie de notre stratégie de développement. Notre présence sur Global Industrie sera l’occasion de rechercher d’éventuels collaborateurs participant à la construction de notre écosystème supply chain, c’est-à-dire des solutions techniques sur lesquelles nous pourrons nous appuyer. Et inversement, trouver un écosystème industriel dans lequel nous pourrons nous intégrer.
LFF : Quelles innovations allez-vous mettre en avant sur le stand de La French Fab ?
X.L : Nous resterons très focalisés sur Plato, qui est encore dans une phase d’apprentissage et de développement sur le marché. Il s’agit du seul robot de service certifié selon la Directive Machine européenne, grâce à trois brevets.
LFF : Comment percevez-vous l’industrie française en 2023 ?
X.L : Elle est portée par des ingénieurs français qui, selon moi, sont les meilleurs au monde. Une créativité incroyable émane de notre secteur. Néanmoins, nous avons encore du mal à nous valoriser, nous restons très axés sur la technique et pas assez orienté business en France. En étant davantage connectés dans des écosystèmes et en échangeant suffisamment les uns avec les autres, nous viendrons à bout de cette problématique.
« La robotique n’est pas que de la technologie, c’est d’abord de l’émotion entre l’Homme et le robot »
LFF : Que représente La French Fab pour vous ?
X.L : Nous serons membres de la communauté du coq bleu très prochainement. L’intégrer nous permettra de véritablement imprimer notre identité française, au-delà de notre adresse et de nos 180 ingénieurs basés à Paris. Nous faisons partie d’un groupe européen, c’est donc très important pour nous. Faire partie de La French Fab nous valorisera et créera un certain nombre d’opportunités de partenariats et de collaborations pour Aldebaran.
À quoi ressemblera le futur de la robotique française ?
X.L : Il est directement inscrit au sein de United Robotics Group, notre actionnaire allemand. Une des voies de la robotique française est de créer un vrai leader sur le Vieux Continent. Si on veut rivaliser avec les géants chinois et sud-coréen, nous devons avoir une vraie identité européenne.
LFF : Quels sont les objectifs à court et moyen terme pour Aldebaran ?
X.L : De concrétiser le succès commercial de notre solution Plato qui est en train de trouver son marché. Mais aussi de mettre en avant notre ADN, notre savoir-faire sur cette interaction Homme/machine, qui est l’essence même de ce que l’on souhaite réaliser. La robotique n’est pas que de la technologie, c’est d’abord de l’émotion entre l’Homme et le robot. Nous souhaitons également montrer que notre secteur d’activité sera le déclencheur de la future révolution industrielle.
Selon vous, la réindustrialisation de la France passe forcément par l’innovation ?
X.L : La réindustrialisation de la France ne se fera pas sur des technologies existantes et pas uniquement sur des relocalisations. Même si un certain nombre de bouleversements géopolitiques tendent à un retour de certaines activités en France. L’innovation est forcément au cœur de la réindustrialisation. La RSE marque aussi l’identité des marques et des produits et force également à la relocalisation autour du savoir-faire français. Valoriser des circuits-courts par exemple est essentiel à la survie de la planète. L’innovation et l’industrialisation seront au service de ces initiatives.
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