Les solutions innovantes de Towt pour décarboner la marine marchande

Les solutions innovantes de Towt pour décarboner la marine marchande

Avec ses voiliers cargos innovants, l’armateur finistérien Towt veut contribuer à la transition énergétique du transport maritime de marchandises. La PME ambitionne de lancer une flotte de 200 navires d’ici à 2035, dont deux premiers sont en cours de construction.

Abondant et prédictible, le vent est une énergie qui inspire de plus en plus de solutions innovantes pour propulser des navires. Ces technologies visent à réduire l’émission des gaz à effet de serre générés par le transport maritime. Ainsi, TransOceanic Wind Transport-Towt, une société d’acheminement de marchandises à voile bretonne, fondée en 2011, a conçu un modèle de voilier-cargo transocéanique baptisé Phoenix. Long de quelques 80 mètres, il est à même de transporter 1 100 tonnes de charge à une vitesse de plus de dix nœuds (18,5 km/h) en moyenne. Un bateau à propulsion principale vélique qui compte « une cinquantaine d’innovations à bord », indique Guillaume Le Grand, président de Towt. Celles-ci sont présentes au niveau du gréement (ensemble des pièces d’un navire permettant la propulsion et la manœuvre d’un bateau), par exemple, ou encore en matière de routage, grâce à des datas et des systèmes d’automatisation permettant d’éviter les tempêtes ou les zones avec trop, ou pas assez -de vent. L’ensemble ne nécessitant qu’un équipage réduit. 

Une réduction de 90 % de CO2 

De quoi diminuer considérablement les émissions polluantes. Et pour cause, d’après Towt, son navire innovant permettrait de faire baisser de 90 % les émissions de CO2 par tonne et par kilomètre. Sans oublier qu’utiliser la voile plutôt que le moteur a un impact positif sur la préservation de la biodiversité, en atténuant, par exemple, l’acidification des océans. Une logistique de la voile décarbonée commence ainsi à se dessiner. Concrètement, la construction des deux premiers navires véliques de Towt a d’ores et déjà été commandée au chantier naval concarnois, Piriou. Le premier devrait voir le jour fin 2023, suivi de près d’un second, au printemps 2024. Une mise en route avant une montée en charge, puisque l’armateur breton a annoncé lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP27, à Charm El-Cheikh, son ambition d’atteindre une flotte de 200 navires à l’horizon 2035.  

Un label garantissant une navigation décarbonée 

Et le voilier-cargo de Towt de susciter l’intérêt de plusieurs sociétés désireuses de réduire leur empreinte carbone. « Pernod Ricard va nous confier une partie croissante, dans les années qui viennent, de sa logistique maritime », affirme Guillaume Le Grand. C’est le cas également de Belco, importateur français de café vert, d’Orange avec ses objets connectés ou encore du fabricant de chaussures Veja. « Il y a une vraie diversité de marchandises et des entreprises qui s’engagent dans des contrats de très long terme », se réjouit-il. Des clients qui, d’ailleurs, peuvent embarquer à bord s’ils le souhaitent, grâce à plusieurs cabines prévues. Enfin, le label de certification Anemos, développé par Towt, est un moyen de leur garantir une navigation décarbonée. Autant de leviers permettant d’envisager « une mondialisation heureuse et plus sobre », estime le dirigeant de la société finistérienne qui compte à ce jour douze collaborateurs et réalise plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. 

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