L’industrie française, un secteur d’avenir pour les jeunes|L’industrie française, un secteur d’avenir pour les jeunes

L’industrie française, un secteur d’avenir pour les jeunes

La réindustrialisation du pays est au cœur des dispositifs France Relance et France 2030, lancés par le gouvernement en vue de redresser durablement l’économie française et créer de nouveaux emplois. Le secteur industriel est néanmoins déjà très riche en opportunités d’embauche et d’évolution de carrière pour la jeune génération.

Des hangars froids, sans âme, où ronronnent des machines entre lesquelles des ouvriers éreintés effectuent, à la chaîne, des tâches répétitives et pénibles. Cette image désuète de l’industrie, héritée du début du XXe siècle, est toujours présente dans les esprits, et ce malgré les changements profonds intervenus dans le secteur. Pourtant, acteurs historiques, PME-ETI ou jeunes pousses, tous sont unanimes : la multitude de métiers qu’elle renferme, et son évolution constante, font de l’industrie une filière d’avenir ainsi qu’un formidable ascenseur professionnel et social.

De nombreux postes à pourvoir partout en France

Selon l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), le secteur industriel recrute chaque année 250 000 personnes, tous niveaux confondus. À ce jour, 70 000 à 90 000 postes seraient vacants sur tout le territoire. Un chiffre exponentiel dû à de nombreux départs à la retraite, à la naissance de nouvelles entreprises, mais aussi à la dynamique de réindustrialisation du pays. « Rien que sur le bassin de vie Haut-Marnais, nous comptions en mars dernier environ 400 offres de tourneur-fraiseur non-pourvues », explique Vanessa Dassonville, directrice de l’école de production Métaltech à Nogent (Haute-Marne) qui a ouvert ses portes le 3 octobre dernier. 

L’établissement privé, à scolarité gratuite, accueille des jeunes de 15 à 18 ans dans le but de les former aux métiers de l’usinage et de répondre aux besoins des industriels locaux « qui sont importants ». Pendant deux ans, les élèves y recevront un enseignement principalement axé sur la pratique (environ 2 000 heures sur 2 ans) en répondant à des commandes réelles d’entreprises. Ils apprennent la maîtrise des machines et ils sont également initiés à la gestion de la production via un outil de GPAO (gestion de la production assistée par ordinateur) afin de comprendre l’ensemble de la chaîne de fabrication d’un produit. 

Un travail assuré après le diplôme

À l’issue de cette formation complète les élèves obtiennent un CAP Conducteur d’Installations de Production. « La plupart seront encore mineurs à l’obtention du diplôme, donc ils n’intégreront pas immédiatement une entreprise. Mais ils pourront choisir de poursuivre leurs études avec un Bac Pro technicien en réalisation de produits mécaniques qui, lui, débouche dans la grande majorité des cas sur un emploi », poursuit la directrice. Les perspectives sont d’autant plus encourageantes s’ils décident d’enchaîner avec un BTS, une Licence Pro, voire un diplôme d’ingénieur. « Un de nos clients nous a dit qu’il embaucherait plusieurs jeunes dès maintenant, s’il le pouvait », confie Vanessa Dassonville.

Même constat du côté du Campus Mecateam à Montceau-les-Mines (Bourgogne-Franche-Comté), spécialisé dans les métiers du ferroviaire. L’établissement propose des formations continues pour la montée en compétences des collaborateurs des entreprises locales et nationales, ainsi que deux formations en apprentissage (Bac +1 et Bac +2) pour les plus jeunes. « Dans 90 % des cas, nos élèves sont embauchés à la suite de leur diplôme », déclare Frédérique Saunier, directeur de Campus Mecateam. « Quant aux 10 % restants, il s’agit des élèves qui souhaitent poursuivre leurs études avec, par exemple, un BTS. »

Des évolutions de carrière rapides

Les élèves sont choyés au sein de ces formations. Pas besoin pour eux de rechercher un apprentissage : c’est le campus qui leur en propose un, en fonction de leurs prérequis et situation géographique, au sein des nombreuses entreprises partenaires parmi lesquelles on trouve aussi bien des grands groupes de l’industrie ferroviaire que des PME. « Ce qui nous importe, c’est le bien-être des apprentis, qu’ils apprennent dans des conditions optimales. Et c’est la même chose pour les entreprises, pour qui ils sont très précieux. Leur épanouissement est crucial », poursuit le directeur de Campus Mecateam.

La revalorisation des métiers de l’industrie opère peu à peu. Si les promotions n’ont pas encore atteint leur quota maximal, le directeur de Campus Mecateam constate que l’intérêt pour ses deux diplômes ne se manifeste plus seulement chez les élèves en filière technique, mais bien au niveau du Bac général. Outre la garantie d’une embauche, les perspectives de carrière qu’offre le secteur industriel séduisent : « On peut aller très loin », confirme Frédéric Saunier. « Aujourd’hui, un jeune est à même de commencer comme opérateur et finir à la tête d’un bureau d’études à chapeauter toute une équipe. » La diversité des profils, des parcours et des évolutions au sein des entreprises industrielles est également un sujet constamment abordé chez Métaltech, car c’est un fait : chaque profil y trouve sa place.

Pour répondre à cette ambition de réindustrialisation par la formation des jeunes et la création d’un vivier de candidats qualifiés, le gouvernement prévoit la naissance de nouvelles écoles de production. Au nombre de 43 aujourd’hui, elles passeront à une centaine d’ici 2028. Les plans France Relance et France 2030 sont, quant à eux, censés permettre la création de quelque 430 000 emplois industriels dans l’Hexagone à horizon 2030. « Même en doublant le nombre d’élèves formés dans ces écoles, ils auront quand même le choix, à la sortie, entre plusieurs offres d’emploi », prévoit Vanessa Dassonville, directrice de l’école de production Métaltech. En pleine renaissance, l’industrie française a beaucoup à offrir, et pour longtemps.

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