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Bruno Bouygues, PDG de Gys : pourquoi Tesla mise sur le champion français de la machine-outil

Féru d’innovation et passionné de l’international, le patron de l’ETI mayennaise mise résolument sur le digital. Sa technologie dopée aux algorithmes, de même qu’une forte présence à l’étranger, lui a valu la reconduction d’un accord d’homologation avec le géant californien des véhicules électriques.

« Il est fondamental d’avancer et d’innover tous les jours ! », lance Bruno Bouygues, PDG de Gys. Le patron du champion français de la machine-outil est bien placé pour le dire. L’ETI basée à Saint-Berthevin (Mayenne), qu’il a reprise en 1997 avec son père, récolte les fruits de ses investissements continus dans la R&D : spécialisée dans les équipements de soudage, les chargeurs de batteries et les équipements de réparation de carrosserie, elle a récemment signé son deuxième accord d’homologation avec la « star » américaine de la voiture électrique Tesla. « Tesla intégrera nos machines dans tous leurs centres de réparation à travers le monde, mais aussi, nous l’espérons, dans toutes les usines qui fabriquent leurs voitures », explique le dirigeant de Gys.

À la pointe de la technologie

De fait, la technologie de pointe de Gys, qui a entamé sa mutation digitale il y a une dizaine d’années, a joué un rôle clé pour convaincre le géant californien. Au sein du groupe mayennais, qui fabrique 2000 machines par jour dans 27 catégories différentes, quelques 150 techniciens, ingénieurs et doctorants – sur les 750 employés que compte l’ETI – planchent sur l’innovation. « Nous avons développé des algorithmes qui comportent 1,2 million de lignes de codes et les avons intégrés à nos machines qui fonctionnent avec des vitesses de traitement des signaux à la nanoseconde », détaille cet ingénieur-entrepreneur, diplômé, entre autres, du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Il y a dix ans, Gys signait déjà son premier accord avec Tesla. « Nous avions à l’époque signé un contrat avec un constructeur allemand. C’est un communiqué sur ce partenariat qui avait attiré l’attention de Tesla », se souvient Bruno Bouygues. Lorsque le groupe américain a remis en jeu ses homologations il y a trois ans pour accompagner son essor mondial, Gys a su répondre à un cahier des charges « très précis ». « Ils ont été convaincus par le niveau technologique de Gys, qui est aujourd’hui leader mondial dans la carrosserie, mais aussi par notre présence internationale », affirme le dirigeant de l’entreprise tricolore. « Nous avons déjà une structure en Chine de même qu’en Europe. Nous devons maintenant investir aux États-Unis, d’autant plus que mon épouse est Américaine et que j’ai fait moi-même mes études dans ce pays ».

Une ambition mondiale

Ainsi, Gys met désormais le cap sur une expansion outre-Atlantique. L’entreprise vend déjà ses produits sur plusieurs continents et réalise 55 % de son chiffre d’affaires à l’export (C.A. 100 millions d’euros). « À terme, l’export devrait faire plus de 80 % du C.A. de l’entreprise », note celui qui se décrit comme un passionné de l’international. « J’ai personnellement visité plus de 100 pays, avec mes catalogues, pour dialoguer, comprendre les besoins et développer les produits nécessaires à tel ou tel marché. Se déplacer permet de comprendre la différence entre les écosystèmes et mieux comprendre les problématiques locales de chaque client ».

Son ambition ? « Devenir un leader mondial dans l’ensemble de nos activités, innover en se battant avec les plus hautes technologies », résume Bruno Bouygues. Il ne relâche d’ailleurs pas ses efforts pour rafraîchir ses connaissances : l’an dernier, il s’est attaqué au machine learning dans le cadre d’une formation à Stanford… « J’ai une sensibilité réelle à ces nouveaux domaines qui devront faire partie, demain, du cœur de nos produits », précise-t-il. Autant d’atouts qui permettent à Gys de poursuivre sur sa lancée. « Pendant le confinement, beaucoup de donneurs d’ordre techniques mondiaux nous ont appelés et ont pris le temps de découvrir notre maison afin d’avancer ensemble », assure le dirigeant. De quoi laisser présager un bel avenir à la machine industrielle tricolore…

 

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