Stooly

« On est les seuls en Europe à faire du mobilier en nid d’abeilles à base de carton pour le grand public », clame Delphine Lau, dirigeante du fabricant de mobilier pliable en carton recyclable Stooly. 

C’est à Chalifert, en Seine-et-Marne, que Stooly a choisi d’implanter ses futures lignes de production, qui devraient entrer en service fin 2025. Après une phase transitoire, l’entreprise espère rapidement fabriquer 100 % de ses meubles en France. Une volonté éco-responsable que n’avaient jamais perdu de vue ses deux créateurs, Delphine et Lai-Sze Lau. 

Une structure en nid d’abeille pour des meubles résistants et pliables 

Ce couple d’ingénieurs s’est inspiré de l’origami pour créer des meubles pliables permettant un gain de place considérable, sous la marque Stooly, créée en 2017. La jeune société conçoit et fabrique des tabourets, des bancs, des lits en carton recyclable, utilisant le concept de nid d’abeille : « Cette structure est intéressante pour le mobilier, car elle est à la fois très solide, pliable et ultra compact », explique Delphine Lau. La promesse de l’entreprise ? Une résistance de 300 kilogrammes par assise. Le carton est d’ailleurs recyclable mais non recyclé pour cette raison précise : « Avec le recyclé, les fibres sont cassées, la résistance n’est plus la même. » 

Léger, facilement installable et transportable, le mobilier Stooly suscite l’intérêt des particuliers mais aussi des professionnels de l’événementiel, comme les organisateurs de salons, de défilés de mode… « On vend la moitié de nos produits pour l’événementiel et l’autre moitié à des particuliers », ajoute l’entrepreneure. 

Stooly produit aujourd’hui quelques 50 000 unités par an d’équivalent tabouret (calcul réalisé en fonction de la quantité de carton utilisée, ndlr), et compte multiplier par cinq ce nombre avec la mise en service de sa nouvelle usine. Delphine Lau est très positive, à raison : « Notre chiffre d’affaires a été multiplié par dix en cinq ans ! » 

Un banc extensible et flexible devenu viral grâce à 35 millions de vues sur les réseaux sociaux 

Le succès de Stooly a commencé en 2022 en remportant trois médailles d’or au Concours Lépine, une pour chacun de ses produits phares : le tabouret, le banc et le lit. Mais c’est en mai 2024 que la notoriété de l’entreprise explose, grâce à une vidéo présentant un de ses bancs orange à la Foire de Paris pendant le Concours Lépine. Une vidéo qui a cumulé pas moins de 35 millions de vues en quelques jours seulement, via Instagram et TikTok. « Grâce à cela, on a été en rupture de stock très rapidement sur ce produit. On ne s’y attendait pas, le nouveau stock n’arrivera qu’en septembre 2024 », exprime Delphine Lau. Imposer de longs délais à ses clients est une des raisons qui a motivé Stooly à se relocaliser en France. « Si on avait eu des machines ici, on aurait lancé une production immédiatement ! » 

Comptoir, cloison de séparation… des produits upcyclés et design qui réinventent l’espace 

La brique de base de Stooly ? « Le carton alvéolaire, qu’on découpe pour faire la forme qu’on veut, avec la couleur choisie », décrit l’ingénieure. Les déclinaisons peuvent ensuite être légion : comptoirs, lampes, cloisons de séparation… « Nous avons sorti les cloisons en 2024, avec l’idée de créer une pièce, un espace nuit par exemple… ou pour organiser l’espace dans le cadre d’un workshop. » Le lit Stooly, quant à lui, est pensé comme une alternative au matelas gonflable, par exemple en lit d’appoint pour recevoir quelqu’un facilement, ou dans une maison secondaire. 

Tabouret, banc, lit… Stooly donne une seconde vie à ses meubles en carton 

Le couple d’ingénieurs a créé une marque complémentaire à Stooly, Le Petit S, un spécialiste en redécoupe dans un petit atelier parisien. « On y retravaille le mobilier que nous louons pour l’événementiel, et qui finissent par s’abîmer, pour en faire d’autres choses. L’an dernier, on a redécoupé des tabourets pour en faire des sapins de Noël ! » s’enthousiasme Delphine Lau. Les deux entrepreneurs ont en effet à coeur de maximiser le cycle de vie de leurs produits. Stooly travaille aussi en collaboration avec le Stüdio Emmaüs pour favoriser l’insertion, où sont fabriquées des assises de tabouret à partir de chutes de tissu de maisons de couture. 

Une boutique dans le 11e arrondissement de Paris, des corners en régions…pour essayer les meubles 

Les deux entrepreneurs ont créé leur start-up sans lever de fonds. Après avoir suivi la formation HEC Challenge Plus pour développer leur stratégie, les deux ingénieurs ont rejoint pendant deux ans l’incubateur HEC à Station F pour parfaire ce travail. « Le but, c’était d’avoir les bases les plus solides possibles pour se lancer dans la distribution », explique Delphine Lau. Grâce à ces accompagnements, l’entreprise compte aujourd’hui une dizaine d’employés, possède sa propre boutique dans le 11e arrondissement de Paris, des corners au BHV et aux Galeries Lafayette des régions, et bientôt son usine à Chalifert… 

Pour la construction de ce futur site, Stooly a bénéficié d’une subvention de l’Île-de-France. Et dans ce cadre, Delphine Lau a été choisie par la région pour représenter les entrepreneurs lors du passage de la Flamme olympique. « J’ai fait partie des relayeurs d’Île-de-France, en portant la flamme sur 250 mètres à Pontault-Combault. » Une année 2024 riche en fiertés pour Delphine Lau, et pour Stooly !