Design20sans20titre20289429.jpg

À Big, l’industrie en tournée pour séduire la jeunesse

“Et si ton job de rêve était dans l’industrie ?” Bien avant le début de la micro-conférence autour des métiers de l’industrie et les opportunités d’y faire carrière, notamment quand on est jeune, proposée par la Bulle French Fab lors de la 11e édition de Big, mardi 23 septembre, la question a plané sous d’autres formes, au-dessus des têtes des collégiens, lycéens et apprentis, venus en groupe à l’Accor Arena Paris. “Qu’est-ce qui te vient à l’esprit, quand on te parle d’industrie ?”, “L’industrie est-il un secteur qui pourrait te donner envie ?”. Très souvent, les réponses – oui pour la plupart – sont formulées de manière laconique et timide. Cela peut se comprendre. La connaissance du secteur par ces jeunes, dont certains suivent des cursus professionnalisants ou expérimentent avec leurs écoles, le monde de l’entrepreneuriat via des projets comme la mini-entreprise, est encore peu développée. “Ils sont jeunes, ils n’ont que 14 ans”, commente une des professeurs présents devant l’Accor Arena Paris.

Vers 10h30, quelques petites heures après le lancement coloré et tonitruant du grand rendez-vous business organisé annuellement par Bpifrance, la première étape du Tour de France de nos industries, qui vise à sensibiliser les jeunes aux métiers du secteur, a été inaugurée, sous une pluie froide mais bienveillante. Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, Julien Noronha, directeur exécutif en charge de la Communication de Bpifrance, Stéphanie Lagalle Baranes, directrice générale de Opco2i – l’opérateur de compétences interindustriel, partenaire de l’événement ainsi que Edouard Henaut, directeur général France de Transdev, partenaire mobilité du Tour, ont posé – après le traditionnel découpage du ruban par les officiels – avec les jeunes présents, devant le bus, stationné pour l’occasion devant la salle parisienne. “Cette nouvelle tournée a pour but de convaincre encore davantage de jeunes de rejoindre celles et ceux qui font battre le cœur de l’industrie française au quotidien. Leur mobilisation est essentielle pour réussir la réindustrialisation de la France et préparer l’avenir de nos territoires. Changeons leur regard sur ces métiers de demain ! ”, a exprimé le directeur général de Bpifrance. 

Mardi 23 septembre, lors de Big, le bus du Tour de France de nos industries a stationné devant l’Accor Arena Paris à l’occasion du coup d’envoi officiel de la première des quatorze étapes de la tournée, d’une durée de trois mois. 

Les industriels doivent ouvrir encore plus leurs portes aux jeunes

Propulsé par Bpifrance, La French Fab et Opco2i, sous sa marque Avec l’Industrie®, le Tour de France de nos industries a aussi pour vocation d’ouvrir grand les portes du monde industriel, encore trop méconnu des jeunes et du grand public. “L’industrie est le secteur qui progresse le plus en termes d’image auprès du grand public”, affirme Stéphanie Lagalle Baranes, directrice générale de Opco2i lors de la rencontre “Et si ton job de rêve était dans l’industrie”, donnée au sein de la Bulle La French Fab. D’après un baromètre sur l’image de l’industrie et ses métiers initié par l’opérateur de compétences interindustriel, 64 % des personnes interrogées disent avoir une bonne image du secteur. Autre surprise : “89 % des Français sont pour la réindustrialisation en France”, affirme-t-elle. Côté proximité, les Français ne sont pas contre le fait que l’industrie s’installe tout près de chez eux, bien au contraire. 80 % d’entre eux sont prêts à plus de proximité avec le secteur. Des manifestations à l’image de cette tournée annuelle, sont un bon tremplin pour “mettre ensemble les énergies, celles de tous ceux qui ont envie de parler d’industrie pour la faire rayonner encore plus” mais aussi déconstruire les idées reçues qui perdurent dans le milieu : conditions de travail difficiles, manque de parité, clichés autour de l’environnement…

Pour “réconcilier le Français avec son industrie”, l’opérateur de compétence interindustriel – qui finance notamment les formations en alternance dans le secteur -, ne manque pas de déployer des campagnes grand public dans l’objectif d’attirer l’attention sur le monde industriel. Un même travail est opéré auprès des institutions ou de France Travail. “Nous menons aussi des opérations très spécifiques pour que les jeunes entrent dans les industries, poursuit Stéphanie Lagalle Baranes. Cette année, le thème du Big, c’est la vérité. Il y a un vrai enjeu de transparence pour les industriels, il faut qu’ils ouvrent encore plus, leurs portes aux jeunes et qu’ils leur expliquent les réelles conditions de travail du secteur.” Celles-ci ont évolué, en particulier grâce à la technologie. Quant à la rémunération, note la dirigeante de l’Opco2i, elle aussi, est devenue plus attractive.  

Quand j’ai affirmé que je voulais créer les premiers rollers électriques au monde, on m’a ri au nez

Même discours du côté de Mido Soliman. Cet entrepreneur de 28 ans, à la tête de la start-up Atmos Gear qui fabrique et commercialise des rollers électriques innovants, fait partie des trois intervenants de la micro-conférence consacrée aux métiers de l’industrie et à ce qu’ils peuvent offrir à la jeunesse. Cet ingénieur mécatronique de formation, explique aux jeunes présents dans le public, que l’image de l’industrie, “son côté vieillot, avec des gens en tenue de travail”, n’est plus d’actualité. “Aujourd’hui, l’industrie, c’est ça, lance le jeune dirigeant en brandissant ses rollers aux platines dorées. L’industrie c’est du hardware. Nos rollers Made in France, au branding reconnu à l’international, sont vendus aux Etats-Unis, au Japon, en Australie, c’est ça l’industrie”. Alors qu’il y a quelques années, ce passionné de manga foulait le sol de l’Accor Arena en tant que visiteur, aujourd’hui, Mido Soliman reconnaît la “chance” qu’il a désormais de pouvoir prendre la parole pour parler d’un sujet qui lui tient vraiment à cœur. “Mon objectif est de vous dire que non seulement, on peut entreprendre dans l’industrie et le hardware mais on peut réussir à faire des produits hyper cool”. Comment on entreprend dans l’industrie quand on est jeune ? Quels sont les freins à connaître, les pièges à éviter ? Selon l’entrepreneur, l’essentiel est de ne pas être passif, il faut faire preuve d’audace. “Quand j’ai annoncé que je voulais créer les premiers rollers électriques au monde, on m’a ri au nez et quand j’ai dit que je voulais essayer de faire du Made in France, on m’a dit “mon coco, tu peux changer de métier”, raconte-t-il encore, sourire aux lèvres.

Entreprendre dans un secteur comme l’industrie implique de faire l’effort d’aller vers les entrepreneurs, de chercher des subventions, de se renseigner, de mener des levées des fonds. Cette partie-là peut être longue et fastidieuse. Mais, aux yeux de Mido Soliman, des initiatives comme Le Tour de France de nos industries, la compétition mondiale des métiers, les Worldskills ou Global Industrie, permettent aux entrepreneurs d’aller à la rencontre des industriels, de se faire accompagner dans son domaine d’expertise. “Quand je me suis lancé sur la levée de fonds, aucun investisseur ne voulait mettre de l’argent dans Atmos Gear. Je parle d’investisseur privé. On m’a dit que mon projet était désuet, trop risqué. Les seuls qui ont cru en moi et qui m’ont financé dès le début, c’est Bpifrance”. La banque des entrepreneurs a investi environ 500 000 euros dans la start-up, répartis entre les subventions, les concours, les prêts d’honneur et les prêts. “Il y a aujourd’hui des dispositifs qui n’existaient pas à l’époque, lancez-vous” s’est exclamé, Mido Soliman. Animateur de la rencontre, Julien Noronha, directeur exécutif en charge de la communication de Bpifrance a exposé devant la jeune assemblée, l’importance de participer à des concours pour non seulement se faire connaître mais aussi se faire un carnet d’adresse. “La valeur des concours, c’est le réseau qu’on développe”, a-t-il avancé.  

C’est parti pour le “Top chef” de l’industrie ! 

“Et si ton job de rêve était dans l’industrie ?” L’intitulé de la session, loin d’être une question posée au hasard est une invitation franche à entrer dans un monde en pleine transformation. Pour Julie Voyer, Directrice d’un des plus grands rendez-vous de l’industrie en France, Global industrie, les jeunes ont toute leur place dans ce secteur, les femmes aussi. “A Global Industrie, la plus grande usine en fonctionnement de France, vous pouvez vivre des expériences, toucher, discuter avec des industriels. Cette année, on veut que les jeunes soit au cœur du sujet”. Celle qui est tombée dans le bain de l’industrie il y a dix-sept ans, appelle la jeune génération à se faire confiance, à se dépasser et à découvrir en mars prochain – lors de Global Industrie 2026 – tous les talents et métiers divers d’une industrie française “discrète mais partout présente”. Présente, dans votre quotidien, et bientôt sur vos écrans de télévision.

Lors de la conférence, Julien Noronha a en effet, annoncé la diffusion prochaine – le 22 novembre – de l’émission “Made in France : ils inventent l’industrie de demain”, portée par Bpifrance, Opco2i et La French Fab, sur la chaîne M6. Dans ce « Top Chef de l’industrie », la filière, ses métiers, ses talents seront à l’honneur. L’objectif étant de promouvoir les métiers et de faire naître des vocations. “Ce qu’on souhaite aujourd’hui dire aux jeunes, c’est si tu travailles bien à l’école tu iras à l’usine et non pas, si tu travailles mal à l’école, tu iras à l’usine”, lance Julien Noronha. Stéphanie Lagalle Baranes, Directrice générale de Opco2i, abonde : cette émission va toucher une diversité de jeunes et de filières industrielles. “Nous sommes très heureux et fiers de participer à ce projet”.

partager cet article

ON VOUS RECOMMANDE AUSSI