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Intelligence artificielle dans les PME et ETI : l’industrie, un secteur « expérimentateur »

Dans son étude « L’IA dans les PME et ETI françaises : une révolution tranquille »,  parue début juin, Le Lab, collectifs d’experts fédérés autour de Bpifrance propose un état des lieux de l’adoption de l’IA dans les entreprises françaises. Loin d’être à la traîne, le secteur industriel explore de plus en plus les opportunités qu’apportent cet outil.

58 %. C’est, en pourcentage, le nombre de dirigeants français qui ont conscience des bienfaits et de l’importance de l’intelligence artificielle pour la pérennité de leurs entreprises à moyen terme. Pourtant, 32 % seulement des chefs d’entreprise utilisent actuellement l’IA.

Ces données sont dévoilées dans une étude datée du 5 juin et réalisée par le laboratoire d’idées de Bpifrance, Le Lab. Intitulée « L’IA dans les PME et ETI françaises : une révolution tranquille », cette enquête de statistique et de terrain a été réalisée auprès de 1200 dirigeants de PME et ETI françaises. 40 entretiens qualitatifs ont également été menés. Objectif : comprendre de quelles façons les entreprises se transforment et innovent via l’adoption de cette technologie encore jeune mais très médiatisée.

L’IA, un outil de transformation et un levier de croissance pour les PME et ETI

Si l’’intelligence artificielle joue un rôle clé pour l’avenir économique du pays, cette révolution technologique est peu généralisée au sein des entreprises françaises – 1 PME et ETI française sur 3 utilisent les IA – qui restent encore frileuses à l’adopter malgré son potentiel, observe Le Lab. Le laboratoire d’idées révèle que l’IA est majoritairement explorée de manière expérimentale.

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En effet, 57 % des dirigeants interrogés déclarent ne disposer d’aucune stratégie IA dans leur entreprise tandis que 43 % d’entre eux affirment en avoir défini une. Autre constat : 54 % des entreprises ayant recours à l’IA utilisent des solutions gratuites ou prêtes à l’emploi. Ceci, dans une logique de test plus que de déploiement maîtrisé. Pourtant, cet outil relativement jeune apparaît comme un levier essentiel pour l’économie du pays, rapporte Bpifrance Le Lab. Selon plusieurs économistes, l’IA pourrait accroître le PIB français d’au moins 1,3 point par an à l’horizon 2034.
Aussi, sur le plan de la productivité, ses promesses sont multiples : automatisation des processus, amélioration de la performance ou encore stimulation de la créativité par l’émergence d’idées nouvelles.

Les dirigeants industriels sont ouverts à l’IA

L’optimisation des ressources, l’accroissement des performances, la préservation de la compétitivité et la maîtrise des coûts constituent les principales motivations des dirigeants à utiliser l’IA selon l’étude du Lab. Quatre profils de chefs d’entreprise ayant intégré l’IA dans leurs entreprises, se distinguent : les Sceptiques (27 %) demeurent méfiants à l’égard de cette technologie, qu’ils jugent peu pertinente pour leurs activités. Les Bloqués (26 %) reconnaissent son potentiel, mais se heurtent à un manque de compétences et de soutien opérationnel. Les Expérimentateurs (28 %), quant à eux, explorent l’usage de l’IA à travers des essais ponctuels, sans disposer des ressources suffisantes pour passer à l’échelle. Enfin, les Innovateurs (19 %) pilotent des structures fortement digitalisées et ont intégré l’IA de manière stratégique, que ce soit dans leurs processus internes ou dans leurs offres.

Le secteur industriel fait partie du groupe des Expérimentateurs. Ces derniers se montrent réceptifs aux opportunités offertes par l’IA, qu’ils incitent à tester au sein de leurs équipes. Toutefois, leur capacité à en étendre l’usage reste freinée par des contraintes budgétaires et l’absence de compétences internes suffisantes. Quels types d’IA sont utilisées dans l’industrie ? 15% des dirigeants interrogés ont déclaré utiliser une IA non générative, 23 % passent par une IA générative.

Digitalisation et IA : un duo stratégique pour les PME-ETI

Comment les PME et ETI françaises peuvent-elles tirer parti de l’IA ? Pour être performante, l’IA nécessite des données fiables — or cela passe par une digitalisation en amont, encore trop lente (76 % des PME-ETI engagées, avec seulement 1 % de progression annuelle depuis 2017).

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Afin de dépasser la phase expérimentale, les entreprises doivent aligner les solutions d’IA sur leurs besoins métiers, voire créer leurs propres outils spécialisés. Cela implique de définir une stratégie claire : cibler les cas d’usage à fort potentiel, planifier le déploiement et s’assurer des compétences nécessaires. Enfin, l’adhésion des collaborateurs est cruciale. Si les dirigeants impulsent la dynamique (dans 73 % des cas), l’engagement collectif garantit la réussite. Car l’IA, loin d’être une solution miracle, exige méthode, accompagnement et vision.

Production, maintenance ou fonctionnement des chaînes logistiques, l’intelligence artificielle joue un rôle de transformation dans l’industrie. A l’heure de la digitalisation, cet outil technologique permet aux entreprises d’améliorer leur performance et leur productivité, par exemple, grâce à l’automatisation.

Pour en savoir plus, retrouvez l’étude complète du Lab de Bpifrance, ICI.

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