EMSproto : la relance par la relocalisation des compétences
EMSproto
Une entreprise du coq bleu à l’assaut de la relance. Créée en 2015, EMSproto est spécialisée dans l’assemblage de cartes électroniques. L’entreprise basée à Martillac est membre du réseaux Bpifrance Excellence et de La French Fab. Grâce à un soutien du plan de relance de 1,1 million d’euros, elle compte bien relocaliser de nouvelles lignes d’assemblage électronique en France. « Jusqu’ici, il y avait une partie de l’assemblage que nous n’assurions pas, nos clients étaient donc tiraillés entre nous et des acteurs asiatiques. Nous sommes désormais en train d’investir dans le montage de ces lignes de production sur notre site », explique Pierre-Yves Sempere, co-fondateur de l’entreprise, qui travaille depuis 25 ans dans l’électronique.
De nouvelles lignes de production dont l’exploitation va demander le recrutement de personnel qualifié. Sur les dix embauches prévues, trois personnes ont déjà rejoint la société. Parmi les critères de recrutement : privilégier la proximité et créer de l’emploi durable, en proposant exclusivement des CDI. « Nous voulons que nos collaborateurs se sentent bien chez nous. Nous passons beaucoup de temps à les former, cela fait partie de notre ADN, c’est donc une grande perte s’ils nous quittent », insiste le French Faber. Pour renforcer son attractivité, la société mise sur la polyvalence des métiers, afin d’éviter la fatigue physique, mais aussi intellectuelle.
La relocalisation des activités rime avec compétitivité
La nouvelle ligne de production d’EMSproto n’a pas vocation à faire concurrence aux géants asiatiques. Qu’importe, car l’évolution des modes de consommation ouvre justement une opportunité pour des acteurs européens de plus petite taille. « La domination des productions en grande série se termine. Tout le monde veut un produit identifiant, les séries limitées sont de plus en plus privilégiées. C’est là que nous devenons compétitifs. Il ne faut pas croire que produire en Asie soit toujours moins coûteux, surtout dans les conditions actuelles. »
Si les opportunités liées à la relocalisation sont bien là, Pierre-Yves Sempere tient toutefois à alerter sur le fait que la France pourrait passer à côté. « Nous avons perdu la plupart des compétences liées à la production en nous concentrant uniquement sur les services. Il n’existe plus de formations, plus d’écoles. C’est un choix dangereux, car les services aussi se délocaliseront. Le meilleur moyen de les conserver sur notre sol est d’y associer les outils de production. » Le complément idéal au plan de relance destiné aux entreprises serait donc un plan de formation adressé aux actifs et aux jeunes. C’est d’ailleurs vers eux que se tournent les pensées de l’entrepreneur : « nous devons désormais vendre du rêve aux jeunes pour qu’ils fassent du matériel et non plus seulement du logiciel. » Lorsque l’on observe les pénuries – et donc les besoins – créés par la crise sur les composants électroniques, il y a en effet de quoi y voir un secteur d’avenir.
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