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Coronavirus : les industriels réorientent leur production

Pour soutenir les établissements médicaux, de nombreuses entreprises de l’industrie ont réorienté leur production pour fabriquer du matériel à destination du personnel soignant, en première ligne face au Covid-19.

Leur maître-mot : la solidarité. Depuis le début de la crise sanitaire de Covid-19 en France, des industriels ont choisi de mettre leur production habituelle entre parenthèses pour une activité bien différente : la conception de matériel destiné au personnel soignant. Les initiatives venues des industries du textile, des cosmétiques, ou de l’agroalimentaire se multiplient dans tout le pays pour fournir les établissements médicaux en masques et en gels hydroalcooliques.

L’industrie du textile se réinvente

En Lozère, le tailleur de jeans Atelier Tuffery met ses services à contribution des soignants. L’entreprise familiale fabrique ses masques grâce à son habituelle matière première : des toiles en polycoton et en jean. Bien que les masques soient non normés, ils constituent une protection simple, comme le rappelle le PDG Julien Tuffery. La PME a déjà donné 500 masques à des établissements sociomédicaux.

Schéma similaire depuis le 17 mars pour l’entreprise 1083, spécialiste de jeans installé dans la Drôme. Pour répondre à l’appel d’Eric Piolle, maire de Grenoble, l’entreprise s’est lancée dans la confection de masques en stoppant totalement la production de ses jeans 100% made in France. C’est également le choix des Tricots Saint James, entreprise de textile du Sud-Manche. « On a expliqué comment on pouvait être utile », explique Luc Lesénécal, PDG de l’entreprise, selon des propos rapportés par France Bleu. Les protections seront distribuées aux services médicaux support afin de laisser les masques chirurgicaux et FFP2 au personnel hospitalier, en contact permanent avec les porteurs du Covid-19.

Du sucre au gel hydroalcoolique

En cette période de crise sanitaire, un autre produit apparaît indispensable : le gel hydroalcoolique. En conséquence, Tereos, groupe sucrier connu pour sa marque Béghin-Say, a annoncé le 18 mars dernier la production de gel dans cinq de ses usines dans le Nord, le Centre et le Grand Est, région durement touchée par le Covid-19. L’industriel devrait produire entre 10 000 et 11 000 litres de gel par semaine. Les stocks seront mis gratuitement à disposition des Agences régionales de santé et des hôpitaux des régions proches.

« Face à l’épreuve sans précédent que traverse notre pays, nous avons considéré de notre devoir d’apporter notre contribution et notre soutien aux personnels soignants qui luttent chaque jour pour sauver des vies », déclare Alexis Duval, président du Directoire de Tereos, sur le site internet de l’entreprise. Cristal Union, autre géant de l’industrie du sucre a, lui, réorienté sa production vers l’alcool éthylique, composant indispensable à la création de la solution. L’alcool, livré depuis 3 sites du Grand Est, sera destiné à l’industrie pharmaceutique et des biotechnologies.

L’industrie aussi mobilisée pour les travailleurs exposés

L’annonce a fait beaucoup de bruit le 15 mars dernier. Sur Twitter, l’AP-HP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris) a partagé elle-même la nouvelle : le géant de la mode et des cosmétiques LVMH s’engage à « fabriquer et distribuer gratuitement des gels hydroalcooliques en grande quantité ». Ces gels seront livrés dès le lundi suivant. Le groupe dirigé par Bernard Arnault continuera d’approvisionner les hôpitaux de Paris pendant toute la durée de la crise sanitaire. Pour se faire, le leader mondial du luxe mobilise trois de ses sites de productions habituellement dédiés aux parfums Dior, Givenchy et Guerlain.

De son côté, Lips France, laboratoire spécialiste de la fabrication d’e-liquide et de solutions haut de gamme pour le marché de la vape, apporte sa contribution depuis le 16 mars dernier. Comme LVMH, l’entreprise nantaise a totalement stoppé sa production habituelle pour celle du gel hydroalcoolique. Lips France, qui possède les licences nécessaires et deux docteurs en chimie pour fabriquer le produit, livre les pharmacies locales et les distributeurs notamment.

PliM, PME spécialiste des serviettes hygiéniques lavables, mobilise une quinzaine de personnes pour la création de masques chirurgicaux non pas à destination des soignants mais des commerçants, des pharmaciens ou encore des agents de La Poste, également exposés aux risques de contamination. Quel que soit le secteur d’activité, l’ensemble de l’industrie française contribue à l’effort national.

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