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Transition écologique : 6 solutions impactantes découvertes à ChangeNOW 2025

Dans un contexte mondial où la transition écologique peine à se faire entendre, ChangeNOW 2025 a rappelé que des solutions concrètes existent. Pendant trois jours, plus de 10 000 entrepreneurs, chercheurs et décideurs venus de 140 pays se sont réunis pour présenter des innovations durables dans des domaines tels que l’énergie, l’agriculture, l’industrie, la construction ou la mobilité. Au détour des allées du Grand Palais, Big média a sélectionné six initiatives particulièrement prometteuses, portées par des membres de la communauté du Coq Vert, mais aussi de La French Fab et de La French Tech.

Analyser la production de déchets pour les réduire

Urbyn, fondée en 2017 par Julien Hamilius et Arthur Däweritz, est née de l’association de deux ingénieurs qui ont décidé de joindre leurs efforts pour avoir un impact environnemental positif. La startup a dressé le constat suivant : en France, 90 % des déchets proviennent des entreprises, en particulier du secteur du BTP. D’où l’intérêt de guider les organisations dans leur transition vers une économie circulaire. La plateforme conçue par Urbyn repose sur trois leviers principaux : une analyse approfondie pour comprendre les origines et les volumes de déchets produits, la mise en place des systèmes de réemploi et de recyclage adaptés, le pilotage et l’accompagnement sur le long terme pour garantir la pérennité des actions. « Notre approche a permis de démontrer, dès la première année, une réduction de 20 % des coûts liés aux déchets tout en augmentant de 20 % la valorisation des matériaux pour nos clients », indique Julien Hamilius, président et cofondateur d’Urbyn. Les secteurs ciblés par ce membre de la communauté du Coq Vert sont nombreux, mais l’enseigne se concentre particulièrement sur les entreprises multi-sites (distribution, immobilier, industrie, santé, BTP et hôtellerie).

Réduire les émissions grâce au biochar : l’approche prometteuse de Neamine

Le biochar, un charbon végétal aux propriétés agronomiques et environnementales remarquables, est issu du traitement thermique de matières carbonées (biomasse ou déchets). Utilisé en agriculture, il améliore durablement la qualité des sols en retenant l’eau et les nutriments, tout en contribuant à leur dépollution. Neamine, startup incubée à X-UP de l’École Polytechnique, à Agoranov, et membre de la French Tech, innove dans la manière de produire ce matériau. Elle mise sur l’énergie solaire concentrée, une source encore peu exploitée. « Nous utilisons des miroirs pour concentrer le rayonnement solaire et générer une énergie thermique décarbonée et à faible coût », explique Thomas Delhon, PDG de l’entreprise. Cette technologie évite de brûler les gaz issus de la pyrolyse pour alimenter le processus. Neamine les valorise en produits à plus forte valeur ajoutée, réduisant ainsi significativement l’empreinte carbone de la production. « Le biochar est un véritable allié des sols, notamment dans les zones tropicales où il booste les rendements agricoles », souligne Thomas Delhon. L’entreprise ambitionne aussi un impact climatique majeur. « Pour chaque tonne de biochar produite, nous capturons et séquestrons trois tonnes de CO₂. » En résumé : une solution concrète pour une agriculture plus durable.

Quand le solaire prend le large

L’installation de panneaux solaires sur des surfaces d’eau existantes se distingue de l’énergie solaire terrestre classique en n’impactant pas les terres agricoles, industrielles ou naturelles. Trois ans après avoir implanté dans le port d’Ostende (Belgique) son prototype flottant, la start-up nantaise HelioRec (membre de La French Fab) s’est offert une place de choix dans l’écosystème des énergies renouvelables. La technologie de l’entreprise repose sur des solutions robustes, économiques et respectueuses de l’environnement, permettant d’installer des panneaux photovoltaïques sur des plans d’eau tels que des bassins industriels ou des zones côtières. « L’une de nos plus remarquables innovations concerne le système de ballastage Hydrolock, qui utilise l’eau pour ancrer passivement les structures flottantes », dévoile Polina Vasilenko, fondatrice et PDG de l’entreprise. Ce système assure une stabilité renforcée en cas de conditions climatiques extrêmes, notamment des vents allant jusqu’à 200 km/h. De plus, HelioRec a mis au point des connecteurs en caoutchouc haute résistance, conçus pour résister aux vagues de 3 à 4 mètres, garantissant une durabilité accrue des installations.

Faciliter la transition énergétique des entreprises grâce au solaire et au stockage

Basée à Bruxelles mais disposant de plusieurs bureaux en France, la société Skysun s’est donnée pour objectif de simplifier le passage à l’énergie solaire pour les entreprises, en particulier dans les secteurs de l’industrie, de la logistique et du tertiaire. « Nous installons des panneaux photovoltaïques sur les toits, parkings ou terrains inutilisés de nos clients BtoB pour leur en faire bénéficier en autoconsommation individuelle (ACI) ou collective (ACC)», explique Léopold Coppieters, co-fondateur « Nous nous occupons de tout : conception, financement, installation, gestion administrative et maintenance. » Nous proposons également des solutions de stockage par batteries pour assurer l’équilibrage du réseau public et renforcer, au besoin, l’indépendance énergétique par l’autoconsommation. Cette solution clé en main, sans investissement initial, pourrait réduire jusqu’à 40 % la facture d’électricité d’un site de production tout en améliorant concrètement l’empreinte carbone de l’enseigne qui y a recours. Objectif ? « Développer, financer et gérer plus de 300 millions d’euros d’actifs photovoltaïques d’ici 2030, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 200 000 ménages en France et au Benelux. » Pour y parvenir, Skysun, qui a récemment levé près de 17 millions d’euros auprès d’Andera Partners et Wallonie Entreprendre (WE), mise sur la flexibilité de ses offres et l’accompagnement personnalisé de ses clients.

L’irrigation de précision pour booster les rendements agricoles

Face aux défis que rencontre l’agriculture, raréfaction de l’eau, pression économique, instabilité climatique, Seabex, membre de la communauté du Coq Vert, propose une solution 100 % digitale d’irrigation de précision, fondée sur l’intelligence artificielle. « Un agriculteur que nous avons rencontré voulait que Seabex réponde simplement à deux questions : dois-je irriguer aujourd’hui ? Et si oui, combien ? », raconte Nicolas Lepietre, directeur marketing de l’entreprise. De cette demande pragmatique est née une plateforme capable de croiser la connaissance fine des sols, des plantes, des pratiques agricoles et des prévisions météorologiques pour générer des recommandations d’irrigation personnalisées, sans recourir à des capteurs physiques. Destinée aux exploitations françaises mais aussi aux marchés internationaux fortement exposés aux aléas climatiques (Espagne, Tunisie…), la solution permet d’économiser 20 à 40 % d’eau, d’augmenter de 25 à 35 % les revenus agricoles et de mieux sécuriser les rendements en période de sécheresse. Pour déployer son approche innovante sur le terrain, Seabex travaille directement avec les exploitants agricoles et collabore aussi avec plusieurs chambres d’agriculture.

L’IA générative au service de la vulgarisation climatique

Pour les entreprises, les bénéfices de l’intelligence artificielle (IA) ne se limitent pas à la recherche de productivité. Elle peut aussi être mise au service du bien commun. Ekimetrics, membre de la French Tech, a fait le choix de l’open source en développant son outil d’IA ClimateQ&A, un agent conversationnel pour rendre accessible la science climatique (rapports du GIEC notamment) à la société civile. « La compréhension des enjeux climatiques devient urgente, alors que l’accès à une information fiable demeure limité », explique Claire Saignol, responsable du développement durable chez Ekimetrics. Une complexité qui se ressent dans les milieux économiques, particulièrement lors de la réalisation de rapports ESG. Leader de la science de la donnée, Ekimetrics a ainsi conçu une solution capable de «  collecter et analyser les données extra-financières d’une entreprise afin de les transformer en levier de décision et passage à l’action, réduisant de moitié le temps de production des rapports ESG », précise-t-elle. Cette exigence méthodologique s’inscrit dans une démarche plus large : Ekimetrics a obtenu le statut d’entreprise à mission, renforçant son engagement autour d’une data science responsable. Un engagement qui se traduit par la formation systématique des équipes aux enjeux climatiques et plus largement aux aspects éthiques de l’IA.

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