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Industrie durable : ces 5 innovations repérées sur Global Industrie

Automatisation, digitalisation et IA, énergie, environnement, process, services… La liste des thématiques mises à l’honneur cette année à Global Industrie témoigne de l’ampleur des défis auxquels sont confrontés aujourd’hui les acteurs du secteur. Pour eux, un enjeu demeure central : la réduction de l’empreinte carbone des sites de production et des organisations. Comment faire en sorte que les avancées technologiques rendent l’industrie plus innovante et performante, tout en restant responsable et porteuse de sens ? Ces cinq technologies d’avenir, portées par des membres des communautés de la French Fab et du Coq Vert, apportent des réponses concrètes et inspirantes à cette grande question.

Quand l’intelligence artificielle se met au service de la sobriété 

Au cœur de nombreuses interrogations, l’intelligence artificielle peut aussi être un levier puissant pour une gestion énergétique plus sobre et efficace. Elle propose aux industriels d’obtenir une vision précise et détaillée de leur empreinte énergétique et peut même leur suggérer des pistes d’optimisation. « Notre technologie permet d’identifier les gaspillages d’énergie, de proposer des leviers d’action et, in fine, de modéliser une consommation optimale », explique Alexandre Kipp, cofondateur de NRJx, dont les clients couvrent des secteurs variés, de la plasturgie à l’agroalimentaire, en passant par l’emballage et l’industrie pharmaceutique. Grâce à un outil capable de croiser des milliers de données en un temps minimal, les entreprises bénéficient d’une meilleure maîtrise énergétique, source d’économies substantielles et d’un engagement renforcé dans la transition énergétique. « En moyenne, nos souscripteurs ont constaté une réduction de leur consommation de 20 %, pour un retour sur investissement en moins de six mois », souligne Alexandre Kipp. 

De son côté, la caractérisation prédictive des matériaux en temps réel offre aux industriels la possibilité d’anticiper et d’optimiser l’utilisation de leurs chutes de production. En intégrant des systèmes avancés de gestion des matériaux (MMS 4.0), les entreprises peuvent mettre en place un process de production circulaire et économiser de manière significative la matière stratégique comme l’aluminium, le titane, le cuivre, le bois, le composites… Cette approche est notamment portée par l’entreprise innovante Reeverse Systems, fondée en 2021, dont la technologie brevetée a été récompensée à plusieurs reprises, notamment par le Grand Prix National France 2030 dans la catégorie IA. « Notre outil offre une vision transversale et instantanée de la matière avec une gestion de la conception jusqu’à l’opérateur en production – ce qui permet de réaliser des simulations de planification prenant en compte les chutes de production avant même qu’elles n’existent. C’est unique. » explique Sandrine Mollé, fondatrice et PDG. Concrètement, un industriel qui s’appuie sur le Material Management System est désormais capable – selon Reeverse Systems – de réemployer jusqu’à 50 % des chutes, gagner 20 % de matière et bénéficier de 100 % de sa traçabilité. « Les acteurs qui font appel à nous prennent trois à quatre ans d’avance », conclut la dirigeante. 

Un scanner aux rayons térahertz rend possible le contrôle industriel à haute cadence 

Situées entre les micro-ondes et l’infrarouge dans le spectre électromagnétique, les ondes térahertz (THz) ouvrent de nouvelles perspectives dans le contrôle non destructif industriel. Elles présentent plusieurs avantages par rapport aux techniques traditionnelles (rayons X, ultrasons, infrarouge) : elles permettent une inspection interne des matériaux sans contact et sans danger pour la santé, car elles ne sont pas ionisantes. Elles ont également la capacité de pénétrer une variété de matériaux non conducteurs tels que les plastiques, les céramiques et les composites, assurant l’inspection des structures sans les endommager. 

Au-delà de la détection d’éventuelles anomalies ou de non-conformités à un stade précoce, cette méthode prévient les défauts et les défaillances, réduisant ainsi le gaspillage de matériaux et les besoins en refabrication. Voilà qui contribue à une utilisation plus efficiente des ressources. « La principale innovation d’Optikan réside dans sa capacité à imager des produits défilant à de grandes vitesses », avance Jean-Baptiste Perraud, PDG de cette société deeptech spécialisée dans le contrôle qualité. « Avec le uFrame, une matrice de capteurs térahertz, Optikan ouvre la voie du contrôle et du tri en ligne haute cadence, que ce soit pour la production ou le recyclage des produits manufacturés ». Née au printemps 2021, la start-up girondine Optikan a profité du salon pour promouvoir son scanner capable de détecter des objets de taille millimétrique à des vitesses de plusieurs mètres par seconde. 

Le rétrofit, alternative efficace à l’acquisition de nouveaux équipements 

Dans un contexte où, malgré l’inflation galopante, la décarbonation et l’efficacité énergétique sont devenues des priorités pour les acteurs industriels, ACE (Automatismes du Centre Est) se positionne comme un interlocuteur clé en proposant des solutions innovantes adaptées aux besoins de l’époque. L’une des approches de cette société, fondée il y a 52 ans, est le rétrofit, qui consiste à moderniser les équipements existants pour améliorer leur performance énergétique, sans avoir à consentir le lourd investissement que peut représenter le remplacement de machines. « Cette méthode permet de conserver le savoir-faire associé aux systèmes en place tout en intégrant des composants modernes. Par exemple, grâce à l’adoption de mouvements électrohydrauliques intelligents, ACE a permis à certains de ses clients de réaliser jusqu’à 80 % d’économies d’énergie pour une même production », se félicite Alain Roulon, président de l’entreprise. Ce dernier met également l’accent sur la gestion des données pour piloter les processus industriels. En collectant et en analysant les informations relatives aux mouvements et aux fluides des machines, il est possible d’optimiser les opérations et de réduire les consommations énergétiques. Cette démarche s’accompagne d’audits globaux des systèmes afin d’identifier les axes d’amélioration. 

Le jumeau numérique, pour optimiser les flux  

Optimisation des performances d’une usine, anticipation des goulets d’étranglement, réduction de l’impact carbone lié à la production… Le jumeau numérique est un levier puissant pour l’industrie. Concrètement, il s’agit d’une technologie de modélisation des usines, dont Dillygence est experte. En créant des doubles numériques des sites de production de ses clients industriels, l’entreprise francilienne les aide à identifier et chiffrer les modifications réalisables pour améliorer l’efficacité opérationnelle et réduire leur empreinte carbone. « Cette approche permet de revoir à la baisse le nombre de machines utilisées. Une usine peut réduire de 10 % ses équipements, entraînant des économies substantielles », explique son PDG, Alain Patchong. Cependant, il admet que la diffusion de ces technologies est encore freinée par leur complexité et le manque de sensibilisation des industriels aux bénéfices potentiels. La solution de Dillygence s’appuie pourtant sur 30 ans de recherche au MIT – son chief scientist y a d’ailleurs été enseignant. « Elle s’adapte à diverses industries, en particulier le secteur de l’automobile, le ferroviaire et l’aéronautique, poursuit le PDG. Soit des filières où les usines sont sujettes à un flux de marchandises important. »

La deuxième vie du textile au service des plasturgistes 

Régionale de l’étape ou presque sur le salon lyonnais, la société ligérienne Mapea s’attaque à deux problématiques majeures : fournir aux plasturgistes des matières décarbonées et offrir une nouvelle voie au recyclage textile. « Nous transformons divers textiles recyclés en matières plastiques techniques de haute valeur pour l’industrie de la plasturgie », expose son dirigeant Jean-Michel Duivon en présentant sa technologie. Cette dernière, qualifiée de « quasi low-tech », repose sur des procédés simplifiés et à faible empreinte carbone, notamment l’extrusion réactive, permettant de rendre compatibles différentes matières présentes dans les textiles. Mapea (prononcer Ma-Pé-A) collabore en amont avec l’industrie textile pour récupérer des déchets industriels et en aval avec des secteurs tels que le sport, le loisir, l’industrie générale et l’automobile, approvisionnant ces derniers en matières premières recyclées bas carbone.

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